vendredi 19 novembre 2010

Chine-Dali (région du Yunnan)

Vendredi 19 novembre- Lundi 22 novembre

            Nous sautons dans un Taxi et rejoignons la vieille ville. Les rues deviennent de plus en plus sombres, la pluie tombe de plus en plus fort, ce qui donne naissance à de petits ruisseaux dans les ruelles. Nous terminons par être plongées dans l’obscurité totale. Etrange… Le taxi s’arrête, notre auberge se trouve dans l’une de ces rues, nous avons choisi la rue dépourvue d’électricité… La gardienne nous accueille à la bougie tout à fait naturellement comme si nous avions choisi option « - à la dure » sans électricité, ni eau chaude votre séjour sera authentique.
Nous nous contemplons chacune à la lueur des bougies, l’air hagard, cherchant réconfort dans le regard bienveillant de l’autre : « pourvu qu’il y ait de l’électricité demain… ». Arrivées dans notre chambre nous sommes plongées dans une ambiance feutrée et buccolique ; bougies, paysages forestiers peints aux murs, étoiles aux plafond et pour finir… des tentes en guise de refuge, pour se protéger des sangliers, des ours, des guépards, yacs et autres créatures dangereuses…

            Le lendemain au réveil, première pensée commune ; l’électricité est-elle revenue ?
Suspense… et bien Non. Ô désespoir ! Ô injustice !! Mais qu’avons-nous fait pour mériter ça ??? En filles braves et vaillantes nous décidons de laisser une chance à cette auberge et sa gardienne. Nous prendrons des douches froides, ne ferons pas de machines, porterons donc des vêtements sales, n’aurons pas de musiques et n’accèderons pas à internet… Triste vie.
Instant gardienne : Jeune demoiselle d’une trentaine d’années, ne pipant pas un mot d’anglais, préférant donc utiliser de petits sons pour s’exprimer. Son activité principale consistant à bouloter et regarder son ordi sur son super canapé, qui doit être drôlement confortable, Demoiselle très sociable, mais aux infos souvent peu fiables… On la soupçonne même d’avoir voulu nous induire en erreur… Réalité ou paranoïa ?...

            Au programme, visite de xizhouzhen, petit village au bord du lac erhai, accompagnées de notre guide local, surnommé Luis bis (trouble de la mémoire collectif). Nous embarquons à bord de sa moto pousse-pousse, et c’est parti pour la visite du marché, grignotage de tournesol, découverte de la pizza xizhouzhenienne. Et nous repartons le ventre lourd à la recherche des pêcheurs, revenant de la pêche et fouettant leurs filets pour en extraire les minuscules poissons.
            Déjà nous nous interrogeons sur l’état psychologique de Luis, dont l’extravagance est de plus en plus visible. Il doit être le seul chinois à se balader avec une radio mp3 portable diffusant… Tragédy et autre chanson en tout genre, allant de tradition à tube américain.


Après quelques pas de danses traditionnelles, nous rejoignons un village plus au nord du lac. Nous arpentons ses rues, assistons à la répétition de l’orchestre local dont les instruments sont bien curieux, admirons la confection de nappes et autres broderies, grignotons de ci, de là quelques friandises offertes par notre biker.
            Et clou de la journée, nous tentons un remake du clip de tragédy, avec Luis en leader et tous les habitants du village sont mis à contribution pour la figuration. Après quelques répétitions, Luis tatonne sérieusement les paroles et notre groupe enflamme les ruelles du village.
Pour finir la journée, Luis tient à nous nous faire visiter son hôtel, so cute. Nous tombons sous le charme des « chambres-bateaux » perchés. Nous résistons alors pour ne pas rester dormir dans ses petits nids douillets,  bien plus charmants que notre auberge, toujours sans éléctricité lorsque nous rentrons le soir. Nous allons nous réfugier dans un bar, avec dégustation de ti punch pour certaines. Les premiers depuis notre départ, ihah !

Le lendemain matin, nous nous réveillons, bien décidées à quitter l’auberge et sa gardienne bizarre, lorsque la lumière réapparaît. Ok, on reste. Nous louons des vélos, avec la sérieuse volonté d’arpenter l’autre rive du lac. Arrivées à ce que nous croyons être l’embarcadère officiel des ferrys, nous négocions sec et embarquons avec nos vélos sur le bateau. Mais très vite, c’est la  panique à bord dans le clan français. Nous comprenons que nous avons payé pour un  tour de 40 min chrono, sur une charmante petite île habitée par l’ethnie des Baï. Après moultes discussions pour tenter de descendre nos vélos et voler de nos propres ailes, parce que « nous, les tours, on aime pas », nous nous résignons à arpenter les rues du village.
Durant cette visite, nous sommes accompagnées, pour ne pas dire poursuivit, par une meute de femmes Baï, et leur guide local, maniant les rudiments d’anglais à la perfection « do you want some tea ? », « don’t worry for your bus », « do you want some tea ?», « bai people are very hospitable », « do you want some tea ? ».
Nous réembarquons alors, frustrées de n’avoir pu atteindre l’autre rive, et de nous être trompées de voie…Le retour fut silencieux. Que l’autre rive avait l’air belle…
Après cette défaite touristique, nous ne nous laissons pas abattre, réenfourchons fièrement nos vélos, et partons à la conquête des rizières, champs, villages, qui nous remettent du baume au cœur. Paysages magnifiques.


Notre dernière soirée, initialement dédiée au tri des photos, fut vite interrompue par la rencontre avec Patrick, monsieur méché blond, largement quinquagénaire, baroudeur depuis toujours et curieux personnage. Nous ne vous en dirons pas plus.
Nous quittons Dali, conquises, direction Lijiang.

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