dimanche 6 février 2011

Cambodge- Banlung


Vendredi 4 février- jeudi 10 février

            Nous sommes montées à bord d’un bus local pour le Ratanakiri, une province du nord du Cambodge. Pour s’y rendre il n’y a pas de routes, les chemins de terre rouge sont les seuls accès. Cette terre rouge appelée par certain « Cambodian snow » s’infiltre partout, même dans le bus nous ne sommes pas à l’abri de bronzer orange. Une route mauvaise + un bus local  (dans lequel il y a des poules, des canards, un nourrisson la jambe plâtrée et plus de personnes que de places) = une roue crevée au milieu de nul part. Heureusement les Cambodgiens sont de très bon mécaniciens, en moins d’une heure nous avions une nouvelle roue, encore que celle-ci nous paraissait bien lisse. Nous sommes donc repartis de plus belle, massages compris dans le forfait, et vibrations qui ont fait tomber la télé du bus, non loin de la tête du chauffeur…Nous avons traversé des ponts sur lesquels, même en vélo nous aurions eu peur de passer à travers. Et nous avons pu voir toutes ces forêts brulées pour faire place aux grand Hévéas bien plus rentables, que tous ces magnifiques arbres. Un paysage très étrange, des feux allumés tout au long de la route, provoquant parfois quelques nuages de fumée dans le bus.

            Nous étions attendues à Banlung (la capitale) par Mr Ron, notre futur guide, et nous avons fait un petit détour par le restau du frérot avant d’aller se coucher. Le lendemain nous sommes parties à la recherche d’un guide pour notre trek dans la jungle (nous ne savions pas encore qu’il était dans notre hôtel). Nous avons donc dans un premier temps chercher (verbe redouté des bamela) les lieux comme l’office du tourisme ou encore l’éco-tourisme du parc national, puis une fois trouvé nous avons attendue dans ses 2 lieux sans que jamais personne ne vienne. Après ces deux échecs successifs il était temps de prendre un café, c’est là que nous avons rencontré un guide puis 2… mais avant de prendre une décision nous sommes rentrées à l’hôtel où nous avons finalement trouvé simplement Mr Ron, nous proposant des prix plus intéressants et un parcours sur mesure (les bamela en plus d’être indécises sont aussi très exigeantes). Notre itinéraire prévu nous n’avions plus qu’à profiter de la journée dans cette petite ville rouge et poussiéreuse. Le soir nous pensions pouvoir profiter des heures festives du nouvel an chinois, car au Cambodge beaucoup de familles se retrouvent pour cette occasion, mais pas un chat dans les rues, seuls les chiens étaient présents, des chiens parfois agressifs nous obligeant à changer de route et à revenir sur nos pas. Une soirée bien calme pour un nouvel an.



            Nous ne sommes pas parties dans la jungle dès le lendemain, nous avons tout d’abord loué des motobikes pour profiter des différentes cascades et lacs de la région. Nous nous sommes baladées sur les routes terreuses et parfois même sableuses, Alice s’améliorant de jour en jour quant à la maîtrise de la motobike (enfin, pas plus de 20km quand même) pour rejoindre deux petites cascades et pour finir un grand lac, d’un bleu…bleu. Ce lac est un ancien cratère de volcan, dans lequel nous pouvons nous baigner. Après un petit temps d’interrogation face à tous ces jeunes se baignant en jean et tee-shirt, parfois même chaussettes, nous nous sommes jetées à l’eau habillées. Marion en tête, qui voulant faire une entrée digne d’une princesse, fière et la tête haute, tout en continuant de parler, glissa sur la première marche, et atterrit la tête sous l’eau et les jambes coincées dans les marches. Après quelques ploufs, nous avons rejoins l’hôtel, trempées, sur nos supers bolides. 



            Jour J, enfin le grand départ pour l’aventure. Levées à 6h30 (heure devenue presque habituelle), nous nous préparions à aller vivre deux jours dans la jungle. Pour cette première journée, nous sommes parties à la rencontre de différentes ethnies de la région. Nous nous sommes arrêtées dans des petits villages où vivent différentes communautés animistes.
Ron a pu nous expliquer certaines de leurs pratiques comme celle de faire la fête une fois par an autour d’une tête de buffle fraîchement coupée, afin d’invoquer les bons esprits protégeant ainsi le village de certains mauvais esprits. Il nous a parlé aussi des femmes qui travaillent pendant que les hommes se reposent, elles doivent s’occuper des enfants, travailler la terre et n’ont pas de congé maternité… Bien au contraire les femmes enceintes doivent construire elle-même une maisonnette pour le premier mois du bébé. Pendant un mois la mère dort seule dans cette cabane avec son enfant.
Nous sommes passées dans un village dans lequel vit une jeune fille de 24 ans. Cette jeune fille n’est pas une jeune fille comme les autres, elle a vécu dès l’âge de 5 ans, seule dans la forêt, son frère l’ayant perdu lors de la sortie des vaches. Pendant 18 ans elle a survécu à la jungle, c’est la magie de la jungle, les bons esprits l’ont protégée… Une belle histoire digne d’un Disney.
Nous avons fait un détour par les mines de diamants, où nous avons nous aussi pu chercher les pierres dans les tas de terre, après avoir évité tous les trous, mais pas de grande trouvaille pour les bamela. Les hommes descendent et montent seulement à l’aide de leur bras dans des galeries très étroites de plusieurs mètres de profondeur. Un métier à haut risque qui a valu à certains leur vie.
Après la recherche de diamants nous sommes allées voir « la cascade des amoureux », nous avons pu manger ce que Ron nous avait préparé amoureusement. Pour finir nous sommes allées dormir dans un petit village de 200 habitants loin de toute civilisation. Nous avons pu nous laver à la fontaine de bambou du village avec les paysans, pas de sarong pour nous c’est donc habillées dans une eau un peu boueuse que nous avons pris notre « douche ». Le soleil se couchant à 18H, nous étions prête à manger et à aller nous coucher. Notre Ranger nous a rejoins après s’être trompé de village, ce qui met en confiance pour la rando dans la jungle. Malheureusement nous n’avons pas rencontré le chef du village mais nous avons pu assister en soirée à une classe. A 20h emmitouflées dans nos hamacs, US Army, moustiquaire intégrée, une nuit fraîche et courte nous attendait. 


            Nous avons quitté le village dès 8h le matin pour rejoindre la jungle, un petit café avant de commencer la grande marche. Nous étions prêts à partir quand Ron s’est aperçu  qu’il avait oublié la viande dans l’autre village, encore une fois la balade en forêt risque d’être forte en « bouletterie ». Heureusement, nous avons signé un papier annonçant que nous devions être de retour dans les 24h, si par hasard nous ne retrouvions pas notre chemin la police viendrait à notre secours. Rassurées et la viande nouvellement achetée dans les sacs, notre ranger la machette à la main, nous sommes parties sur les chemins… Après 5h de marches entrecoupées d’une pause déjeuner (notre ranger était un très bon cuisinier) et de plusieurs pauses pour notre guide qui traînait un peu de la patte, nous sommes arrivées à la pool. C’est ici que nous avons pu prendre notre bain, manger et dormir. La « pool » est un petit lac dans lequel on peut se baigner, se laver, laver les légumes, faire la vaisselle… Les tee-shirts trempés (à la différence des premières randos, celle-ci a lieu dans un pays chauud…), nous nous sommes suspendues au dessus du lac grâce à la liane magique, pour nous jeter à l’eau. A 17h nous étions déjà à table, nous avons tout de même pu veiller jusqu’à 21H, notre super ranger est allé nous chasser des grenouilles et des œufs de lézard, tout ceci accompagné d’un verre de « whisky » khmer, rien de tel pour finir la soirée. La nuit fut plutôt agréable, il n’est cependant pas facile de dormir sur le ventre dans un hamac. Nous avons pu nous endormir au son de tous ces étranges insectes, une véritable cacophonie, les insectes sont bien plus fêtards que les khmers… Réveillées aux aurores, après un petit déjeuner bien consistant (fried noddles with vegetebales) nous sommes reparties en direction du village. Cette petite balade au milieu de tous ces immenses arbres fut une belle expérience. De retour au village nous retrouvions nos motobikes pour rentrer en ville. Nous avons tout de même fait un petit détour par le grand lac (anciennement cratère) pour nous rafraîchir. En début de soirée, Ron nous a emmenées sur une colline, sur laquelle se trouve un temple, afin de profiter du coucher de soleil.
Ce fut nos derniers instants au Cambodge, un pays dans lequel les gens vous sourient… 

mercredi 2 février 2011

Cambodge- Kratié

Mardi 1er février- vendredi  4 février

Le voyage en bus s’était pourtant bien passé ; on avait pu découvrir les clips de karaoké cambodgien, tous aussi tragiques : des histoires d’amour impossible, de ruptures, d’accidents qui rendent aveugles ou pire qui tuent juste au moment des retrouvailles, des clips en 5 épisodes qui, systématiquement, finissent de manière tragique. Bref on avait passé un bon moment, frémi avec les cambodgiens, mais va savoir pourquoi, un trop plein d’émotions peut–être, Marion en a oublié son chapeau conique et sa casquette-casque-barbie-burberry-qui-protège-rien-du-tout dans le bus. S’en est suivi une course poursuite en motobike, ouf le chapeau était sain et sauf et Marion nous est revenue le sourire aux lèvres.
Ce léger incident a néanmoins donné le ton de nos quelques jours à Kratié ville de la loose.
Nous échouons dans un hôtel cheaper avec une chambre supra glauque au plafond trop bas et voisine d’une école (tous les matins nous avons été réveillées à 7h par des classes récitant en cœur leur leçon).
Le personnel de l’hôtel : •La patronne vite surnommée Nadine la radine bis, parce qu’un peu trop insistante pour qu’on mange chez elle, mais excellente cuisinière. Et aux besoins incontrôlables de contacts physiques, nous gratifiant à plusieurs reprises d’un gros câlin et essayant même d’embrasser Béné.
                                        • Mamie Défonce, un petit bout de femme menue, à qui il manquait beaucoup de dents, toujours en train de sourire et ne semblant pas vraiment comprendre ce qui se passe. Effet du Betel (mélange rougeâtre de plantes que toutes les vieilles femmes mâchouillent à longueur de journée et qui aurait des vertus stimulantes, garantissant un état de défonce permanente) ?                           
                            • Le gérant, glandeur professionnel qui passe ses journées vautré devant la télé. Fan de Karaoké, c’est grâce à lui que nous avons mis la main sur les clips youtube, nos soirées seront désormais ponctuées de Khmer !!



Nous avons rapidement pris nos quartiers. Pendant que Béné s’endormait assommée par la chaleur de 16h, Alice et Marion se faisaient accoster par une jeune khmer de 15 ans. Après une longue conversation, la pauvre et futée demoiselle a cruellement profité de la générosité des Bamela’s, quémandant 5$ pour, soi-disant, s’acheter un dictionnaire d’anglais et nous promettant qu’elle nous inviterait chez elle pour le nouvel an. Elle a empoché l’argent et a filé comme le vent, nous assurant qu’elle reviendrait 10 minutes plus tard avec le dit livre.
Les Bamela’s ont poireauté longtemps, longtemps, longtemps, refusant de reconnaître qu’elle avait vu la jeunette passée sourire aux lèvres sur un scooter avec ses copines.
 Après cet épisode (que nous décrirons comme un acte de générosité envers une petite cosette, et non pas comme une belle arnaque, fierté oblige !!) nous aurions dû quitter cette ville au mauvais karma. Mais NON, nous sommes restées et avons même loué des scooters pour découvrir l’île en face de Kratié, ses petits villages de terre rouge, ses maisons sur pilotis et sa vue incroyable sur le Mékong  bleu turquoise. Le plan était simple, prendre un ferry au point A et rouler jusqu’au point B pour retraverser le fleuve. Seulement à force de jouer les princesses, à faire des coucou, s’arrêter pour des cafés, on en oublie le temps qui passe. Résultat, arrivées au point B « oh bah non c’est trop tard, le bateau ne traverse plus », coup de stress pour Bamela… On enfourche les scooters et on fait le trajet dans l’autre sens mais à plus vive allure !! Marion en tête. Ça fait du bruit, de la poussière, on a les yeux qui pleurent, plus le temps pour les bonjours à droite à gauche, ça klaxonne, « casses-toi la vache !! Dégage la poule !! ». « Oh lala Kiki, le chiot, mais qu’est ce que tu fais au milieu de la route, mais range-toi » se dit Marion effrayée et appuyant sur le frein. Mais non, kiki ne se décide pas à circuler et c’est la roue de Marion qui dérape et c’est Marion que l’on retrouve les 4 fers en l’air dans le bas-côté ensablé. Bobo sur le genou et choc post-traumatique obligent Alice à prendre les commandes du bolide. Arrivées au bateau, à la nuit tombante, des moucherons pleins les yeux, nous montons naïvement à bord. L’incompréhension linguistique nous laisse le temps de poireauter un bon moment, avant que l’un des matelots ne nous tende un téléphone et qu’un interlocuteur nous explique qu’il est trop tard et que pour traverser nous devrons payer le double. Grosse arnaque ?? Très probablement car plusieurs personnes attendaient le ferry à notre arrivée sur l’autre rive. C’est donc énervées et en retard que nous ramenons le scooter rayé à son propriétaire. Rayures qui nous auront valu nombreuses négociations pour éviter encore une grosse grosse arnaque.
Quant au genou de Marion, elle a bien cru à un épanchement synovial ou une fracture de la rotule, le diagnostique médical n’a révélé qu’une grosse bosse. Mais quand on est une routarde, mieux vaut être sûre plutôt que de se retrouver amputer au pic à glace parce que pris en charge trop tard !!


Ce nouvel épisode de loose aurait dû nous pousser dans le premier bus, mais nous avons résisté à nouveau. Et c’est le porte-monnaie plus léger et les nerfs un peu à vifs que nous avons attaqué notre dernière journée. Rebelote, location de motobike et balade sur le long du fleuve, un arrêt rapide sur le site des dauphins d’eau douce « Quoi !!!! 7$ !!! Mais c’est trop cher, quelle arnaque !! Allez les filles, on s’en va. ». Donc pas de dauphins pour nous (de toute façon, ils sont moches), on a roulé jusqu’à ce que le nouvel épisode de loose arrive. Marion toujours au guidon, « Béné, tu ne trouves pas qu’il y a un truc bizarre ?? oh non on a crevé ». C’est donc parti pour chercher un mécano, seulement le jour du nouvel an personne ne veut travailler et à cette heure de l’aprem, tout le monde est déjà saoul. On a finalement trouvé un coiffeur qui a bien voulu nous réparer ça entre shampooing et cheveux coupé. Nous quittons Kratié le lendemain matin, soulagé de fuir cette spirale de loose

lundi 31 janvier 2011

Cambodge- Angkor

jeudi 27 janvier- mardi 1er février

 Arrêt incontournable par les temples d’Angkor, comme tout bon touriste cambodgien qui se respecte. Evidemment ici, la countryside combodgienne typique de Battambang est bien loin, et fait place à une petite ville moderne, très bien arrangée pour les « Barangs ». Autour du marché local, où nous avons écumé tous les stands à la recherche du pantalon, de la chemise, de la jupe et autres choses très utiles, où nous avons dégusté des petits mets fris forts agréables, s’enchainent moultes restaurants et bars pour touristes. Et nous nous sommes faites piégées le dernier soir dans ces mêmes bars, accompagnées de Marco, rencontré en Chine, et retrouvé à Phnom Penh. Pourtant bien fatiguées par nos trois jours de visites (voir plus loin…), nous avons passé une soirée « australienne ». Le principe est simple et consiste à partager un seau rempli de certains liquides, chacun ayant sa petite paille. Dommage pour celui désigné, souvent malgré lui « porteur du seau », qui doit se balader, parler et danser avec lui… Et bien la soirée dura longtemps, et se termina par une séance de cache-cache pour Béné et Marion dans le marché obscur et désert. La partie se termina lorsque Béné découvrit Marion cachée derrière un poteau…

           
            Cette soirée a clôturée 3 jours de visites bien remplis. Nous avons arpenté les nombreux dédales des temples, escaladé moultes escaliers et grosses pierres, jouer les historiennes  à deux francs six sous, armées de nos supers guides (« lonely planet »…), pris des photos à gogo, clic clic clic, une pierre, clic clic, une autre pierre, fait des photos montages, jouer les Tom raider dans les ruines. On ne se sera jamais autant extasiées devant tant de pierres.
Le rythme fut donc intense. Oh dure vie…! Tout commença le premier jour, avec un réveil programmé à 4h30, pour assister au levé de soleil sur Angkor Vat, et….loupé ! Nous avons ouverts les yeux a 5h30, il s’est trouvé que la montre était mal réglée, faisant poiroter notre touk-touk driver une heure devant la guesthouse….Heureusement, il ressemblait plus à un gros nounours bonne patte, avec une capacité d’endormissement dans son touk-touk assez impressionnante. Des petits sourires ont suffit à nous faire pardonner. Le levé de soleil sera pour demain alors !
Ce sont les yeux encore collés que nous entamons cette première journée, en commençant par l’impressionnant Angkor Vat. Puis notre touk-touk nous a baladées entre les différents temples pendant les 3 jours, lui dormant pendant que nous, nous visitions les ruines.
Nous avons visité un temple, l’un des plus anciens, perché sur une colline et dominant toute la région, cadre plutôt sympathique pour se reposer loin des touristes. Mais c’était sans compter sur l’attaque surprise dont nous avons été victime. Alors que Marion jouait au paparazzi, se cachant dans les ruines, pour photographier Béné et Alice, tranquillement assises à l’abri du soleil, elle vit ces dernières s’agiter, s’affoler, crier soudainement. Oh mais que se passe t’il ? Et là, en levant la tête elle aperçut un nuage de « gros insectes non identifiés », un GINI ! Toutes trois se mirent à courir, et allèrent se cacher dans un mini temple, à côté d’un bouddha, qui les protégea certainement du pire…Pire que « les oiseaux » !
La journée continua de ruines en ruines, de pierres en pierres, de chinois en chinois avec leurs petits drapeaux et casquettes. Nous avons pu observer que la pierre là-bas, sur la grande colonne, dans le 78ème temple, ressemblait étrangement à ce gros caillou, en haut de la 5ème porte, dans le 165ème temple. Hum hum, étrange…
Une chose incroyable également, fut cette découverte : les arbres peuvent pousser entre les pierres, modifiant complètement la structure initiale. Fait très impressionnant, quasi surnaturel. Qui de la pierre ou de l’arbre fut posé le premier ?? encore un grand questionnement !!


Le deuxième jour, la montre réveil fonctionna à merveille, levées 4h30, nous grimpons dans le touk-touk, impatientes de voir le levé du soleil si attendu. Bon un peu inquiètes au vue de la vitesse de notre taxi, qui était sans doute l’un des plus leeeents de tout le site. Allait-on arriver à temps ? Heureusement, même à 4h30 Bamela garde son sens de l’humour, la longue et lente course pour atteindre Angkor Vat s’est transformée en course de touk-touk entre touristes, lançant des peaux de bananes, des coquilles de tortues, et accélérant soudainement après la prise d’une speed-étoile. Il ne manquait que Mario et Yoshi….
Le jour s’est levé gentiment sur Angkor Vat, et le soleil a fait son timide. Il y a certainement des jours où le spectacle est plus spectaculaire que d’autres…Ce n’était pas l’un d’eux, c’est tout !
Nous avons terminé ce séjour Angkorien, en compagnie de Marco.

mercredi 26 janvier 2011

Cambodge- Battambang


Petite escale de 3 jours dans cette bourgade à l’ouest du Cambodge.
A peine nous avions déposé les sacs, que déjà nous sommes allées assister à la représentation du spectacle de cirque, proposée par une association locale, dont le but est de permettre aux enfants des villages alentours d’étudier dans leur école d’art, ou de pratiquer le cirque, ainsi que pleins d’autres choses… On s’est alors régalée en admirant les prouesses des enfants-artistes (équilibre, clown, tissu, gros cerceaux, sauts…), heureux de présenter leur spectacle, tout comme les autres enfants de l’association avaient l’air enchantés d’assister à leurs exploits.



Pour la suite, aussitôt sorties de la ville, nous sommes immergées dans la campagne Cambodgienne. Pour le 1er jour de balade, « Dollar » nous a accompagnées. C’est un jeune guide de 28 ans qui parle un meilleur anglais que nous sans jamais l’avoir appris à l’école mais seulement en écoutant et en parlant avec les touristes (ce qui peut vous donner certains complexes). C’est aussi un cambodgien stylé jean et t-shirt le jour et pantalon slim, chemise noire à pois blancs et coupe à la Tragédie, le soir pour aller au restaurant. Il nous a guidées à travers les routes de campagne, où l’on a pu expérimenter le « Battambang massage » et revenir orange de la tête aux pieds, grâce à la Cambodian snow, surtout lorsque l’on est bloquée derrière un camion…
Une journée à la cool, rythmée par les « dirty jokes » de Dollar, des visites de temples où l’on a pu retrouver le plaisir de la grimpette de marches, mais cette fois, sous une température de 35°. Et lorsque nous suons à grosses gouttes et s’accrochons à la rambarde, Dollar lui monte les marches 2 par 2 en tongues et pull.
Pour finir nous assistons au coucher du soleil, perchées sur une colline, non loin de la grotte d’où les kmers rouges jettaient leurs prisonniers.
Durant cette journée, nous avons pu admirer les étendues Cambodgiennes, traverser les villages, voire les gens vivre, et vivre comme eux : sieste dans le hamac du resto-bungalow, sport national…



Nous avons continué notre excursion dans les campagnes le lendemain avec un tuk-tuk. Bien décidées au départ à enfourcher des vélos, seulement les aubergistes avaient perdu la clé des cadenas. Oh flûte, nous ne pédalerons pas encore aujourd’hui…de toute façon il fait bien trop chaud pour faire du sport !

Nous nous sommes faites balader pour d’abord assister à la fabrication des « ricepapers », comprenant alors comment le riz devient pâte à « crêpe de riz, fine et translucide» et admirant le coup de main de la crêpière locale : 1000 crêpes à la journée. Gigi peut aller se rhabiller…
Nous avons ensuite compris pourquoi leur sauce à base de poisson sentait si fort, en se rendant directement à la source, à savoir chez l’habitant lui-même. Prenez alors du poisson frais, jetez la tête, et découpez-le ensuite en gros morceaux. Mettez le tout dans un tonneau, ou autre gros récipient que vous trouvez, ajoutez-y du sel et laissez pourrir le tout pendant des semaines à des mois… Nous vous déconseillons toutefois d’essayer cette recette dans votre cuisine, si vous tenez à pouvoir continuer de respirer…
Après ces interludes « Maïté », place au moment « histoire » de la journée. Pour cela, direction le « killing field », où a été érigé un monument à la mémoire des victimes de Khmers rouges, aux fresques d’un réalisme très prenant… Nous avons fait la connaissance ici, de jeunes moines grâce auxquels nous avons essayé de comprendre « how to become a monk ? ».

La journée se poursuit comme souvent autour d’un iced coffee et d’une visite du marché pour certaines. Marché typiquement asiatique, aux odeurs tantôt alléchantes, tantôt prenantes…., au sol douteux, aux aliments surprenants et intrigants, et aux fruits et légumes plus que tentants. D’ailleurs nous nous laissons tenter bien souvent.


Le lendemain, nous sommes parties en barque-bateau pour Siem Reap. 8h de bateau, au début, dans des bras de rivières si étroits et avec si peu d’eau qu’à chaque virage nous étions amarrés à la rive, obligé de pousser pour repartir. Et à la fin, nous avons pu traverser une partie du Tonlé Sap, et admirer l’immensité de ce lac.

samedi 22 janvier 2011

Cambodge- Phnom Penh


Jeudi 20 janvier- Lundi 24 janvier

C’est encore la larme à l’œil, mais avec nos 3 sacs, que nous avons embarqué à bord du bateau qui nous amènera jusqu’au Cambodge. A mesure que nous nous rapprochions de notre destination, la chaleur se faisait de plus en plus étouffante et les prix de plus en plus « exorbitants » ( il faut dire que nous n’avons plus aucun repère et que 2 euros pour un repas est devenue  un prix exorbitant).
            Une fois à Phnom Penh et après quelques tours de Tuk-tuk, notre nouveau moyen de transport préféré (le concept est simple ; prenez une moto et accrochez-y une jolie calèche à deux roues, le tout gracieusement décoré), nous avons trouvé une petite auberge cosy. Une petite guest-house agréable, sauf notre chambre (very cheap) qui rappelait certaines prisons avec vu sur les toilettes du bar et où nous allions devoir coller les deux lits pour dormir à 3.
            A peine installées au bar, nous avons fait la connaissance de Tearea, un Tuk-tuk driver très enjoué, qui ni une ni deux, nous a emmené groover dans THE cambodian night-club. Il faut savoir qu’avec ces grosses chaleurs, nous avions troqué nos crampons et pantalons de ski contre des tongues kitch et pantalons bouffants (pour laisser respirer les jambes). Autant dire que nos nouvelles tenues ne correspondaient pas au critère esthétiques des escort-girl assises à l’entrée de la boîte, pas de strass, de jupes moulantes ni de tongues buffalo. Après quelques minutes d’hésitation (euh Tearea, tu es sur qu’on peut rentrer habiller comme ça ?!! c'est-à-dire qu’à Paris ça serait pas vraiment possible !!!), en bonnes princesses blanches, nous avons franchi la porte la tête haute ; nous, nos pantalons sales, Tearea, sa chemise Hawaïenne, sacré cortège.
            Et nous avons groové sous le regard heureux de notre chaperon (sourire qui rappelle un peu celui de gilbert montagné), appris la danse traditionnelle Khmer et nous nous sommes même faites draguer par des jeunes de 15 ans sous le regard enragé de leurs petites amies. C’est le cœur léger, que nous sommes rentrés (à  23h horaires asiatiques obligent) à bord du super Tuk-tuk, chantant à tue-tête « aux Champs-Elysées » avec Tearea en Joe Dassin.




            Le deuxième jour fut notre journée Tuk-tuk, rapide tours de la ville, passage éclair chez la maman de Tearea, puis direction l’île de la soie, situé un peu à l’extérieur de la ville. Malheureusement pour nous, notre bolide s’avéra vite complètement pourri. A la première côte, Tearea s’est retourné l’air un peu gêné mais toujours la bouche en cœur, « vous pouvez descendre et monter à pied, le tuk-tuk est trop lourd !! Je vous récupère en haut du pont » «  Ok, pas de soucis, on avait à peine chaud à l’ombre, alors marcher à 12h en plein cagnard, easy !! ». Nous réembarquions donc, à peine suantes, pour visiter les villages avoisinants. Telles des princesses, à l’arrière de notre carrosse, nous saluons la foule d’autochtones qui se pressaient pour nous apercevoir (j’exagère à peine !!). Durant notre pause déjeuner, très local ; intestins et autres organes de bœuf accompagnés de leur sauce au poisson fermenté épaisse et grisâtre sur leur lit d’herbe cambodgienne ; nous avons écouté Tearea nous raconter son enfance, les bombardements des B 52, les Khmers rouges, son exil à travers le pays, la séparation avec sa famille, sa vie dans la rue (on comprend mieux son sourire niais et sa joie lorsqu’il voit son peuple à nouveau heureux). Nous poursuivons notre journée, sur l’île, visite de sa marraine, qui tiens magie, fabrique des écharpes et les vend. Après quelques essaies au métier à tisser, nous achetions bien sûr quelques authentiques écharpes cambodgiennes, mais ne cédions pas face au dessus de lit très chic, représentant Angkor Vat. Ensuite passage rapide par une petite plage avec paillottes et vendeurs de fruits, passage suffisamment long pour perdre notre driver qui se prenait une pause tranquilou les pieds dans l’eau. Au retour, nous sommes passées dire au revoir à la fille de la marraine, mariée à un mexicain de 20 ans son aîné, et qui nous a fait fièrement visiter sa nouvelle maison. Bref une journée découverte de la vie et de la famille de Tearea.




            Pour notre troisième jour dans la capitale, nous avons décidé de nous passer des services de notre Tuk-tuk driver, de peur de nous retrouver dans des situations improbables. Nous avons donc opté pour l’utilisation de la légendaire BM double-pieds, pour visiter la ville, le marché russe et le musée du crime génocidaire ; la prison S21, ancienne école, transformée, par le régime de Pol Pot, en prison, en lieu d’interrogatoire et de torture des éventuels opposants au régime.
C’est donc parti pour deux heures de visite, tout est resté intact. Des cellules construites à la va-vite contre le tableau noir de la classe, des lits et instruments de torture, des tâches de sang encore visible sur le sol, des explications des tortures utilisées et des photos des prisonniers par centaines, jeunes, vieux, des hommes, des enfants, des femmes avec leur bébé, qui se mêlent aux photos des gardiens, tous victime de la folie des khmers rouges. Visite forte en émotions.
Heureusement, Marco et Thomas (de Yangshuo) nous ont retrouvé le soir pour nous changer les idées autours d’une bière, hop hop hop nostalgie du début de voyage, « qu’est ce que tu as fait de beau depuis la Chine ?? Et Blablabla » Une vraie réunion d’anciens élèves. Tant de camaraderie, qu’on a fini par partager notre mini-chambre avec Marco qui était en galère d’hôtel.
            Pour notre dernière balade dans Phnom Penh, nous avons à nouveau opté pour un Tuk-tuk, Béné refusant catégoriquement tout autre moyen de transport, la chaleur faisant gonfler ses jambes. Puis Bamela, malgré la description peu réjouissante faite la veille, par Thomas, s’est essayée au Palais royal, mais comme bien souvent Bamela n’avait pas la bonne tenue pour visiter le palais et pas le courage de faire un aller-retour. Le palais royal sera pour notre prochaine visite… Nos quelques jours se sont achevés sur la visite du stade, où le dimanche, les cambodgien viennent en masse pour pratiquer toutes sortes de sport ; Gym à la Véronique et Davina, foot, Pétanque (appelé la Franc Boule par les joueurs)… Nous nous sommes retrouvées à encourager le ministre de l’éducation cambodgien dans sa partie de pétanque, et à écouter un chinois hyper-actif et hyper-étrange alors que nous regardions tranquillement Véronique et Davina. 



mercredi 19 janvier 2011

Vietnam- Delta du Mékong

Vendredi 14 janvier- Jeudi 20 janvier

Cantho :
            Après la nuit blanche de la nouvelle année orthodoxe, nous avons pris le bus pour Ho Chi Minh ou nous devions recevoir la fameuse carte de crédit de Marion. Nous pouvions enfin commencer notre nuit squattant la banquette du fond avachies les unes sur les autres. On soupçonne même une jeune femme d’avoir changé de place pour l’avant du bus. Pendant la pause repas, Béné fit la connaissance de 3 Sœurs vietnamiennes parlant un Français peu compréhensible (était-ce vraiment les sœurs ou l’effet post-cocktails ?), tandis que Marion et Alice dormaient encore sans s’être aperçues de cet arrêt (effet post cocktails).
Arrivées à destination, la carte de crédit enfin en poche, nous avons pris un bus local pour Cantho. Nous ne savions pas encore que le trajet serait aussi éprouvant. Serrés à 15 dans un mini bus, pas vraiment remises de la soirée, nous nous sommes retrouvées en compagnies de 3 gaillards bien alcoolisés dès le départ et s’alcoolisant à la bière tout au long du voyage. Une pause pipi toutes les demi-heures pour ces messieurs, car on le sait bien la bière ça s’ingère aussi vite que ça s’évacue, et une pause entre chaque pour le réapprovisionnement. Lorsqu’enfin nous pensions être libérées, après 8h de voyage intensif, nous nous sommes faites littéralement larguées comme des mal propres, aux milieu de nul part dans la nuit noire. Nous nous sommes vite retrouvées entourées d’une dizaine de motobikers, attendant les touristes qui avaient choisi le bus le moins cher, mais bus qui ne va pas jusqu’au bout…Après de longues minutes de négociations, nous rendant à l’évidence que nous n’avions pas d’autres choix, nous avons opté pour la solution motobikers arnaqueurs, payant le trajet aussi cher que le bus.
            Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes parties arpenter les chemins de campagne du Delta. Nous n’avons jamais réellement trouvé cette campagne, nous nous sommes perdues et reperdues, chacun des passants nous donnant une direction différente, pour finalement rouler sur la « nationale » Vietnamienne. Nationale le long de laquelle se trouvaient quelques petits bars locaux aux hamacs plutôt conforts.
            Le lendemain, pas de répits pour les vraies routardes, 5h du matin à bord d’une barque nous sommes parties découvrir les marchés flottants le long du Mékong, une petite balade de 8h dans le Delta. Rien de tel pour  récupérer, les Bamela sont devenues des pros de la micro-sieste.


            An Binh

An Binh, une île du Delta où nous avons rencontré une petite dame très bonne cuisinière qui nous a hébergé. Nous avons même pu tester l’alcool de riz et banane de Mr. Une petite dame qui nous a aussi loué des vélos sans freins, avec un guidon et des roues tordues, une béquille sans attache bref une balade à vélo pas comme les autres qui s’est terminée par des arrêts à chaque café de l’île.



            Chau Doc

            Nous sommes retournées à Cantho prendre un bus pour le nord du Delta. Les Bamela fatiguées de leur voyage, jouant les princesses en faisant attendre tout un bus parce qu’elles n’avaient pas eu leur café, ont fini par voir le bus partir sans elles. Nous avons donc fini par prendre un bus plus que douteux, là encore nous avons réussi à nous faire prier en gardant avec nous nos sacs et condamnant ainsi 2 places.
            Arrivées à Chau Doc dans la nuit, nous sommes parties à la recherche d’un repas. Nous avons fini par trouver une Pho dans un marché aux odeurs de poissons pourris. Nous avons compris le lendemain pourquoi ce marché sentait si fort… une petite journée pour préparer notre départ au Cambodge, au programme photos d’identité à la façon vietnamienne, balade dans les rues et négociations pour le bateau nous amenant à la frontière. Notre dernière journée dans ce magnifique pays qu’est le Vietnam. Bye bye Vietnam !!!

mardi 11 janvier 2011

Vietnam- Mui Né


Dimanche 9 janvier- Vendredi 14 janvier

Adieux Doudounes, écharpes, pull…Bonjour, maillots de bain, tongs, débardeurs !!!!
2 jours prévus et 5 jours en réalité, on nous avait prévenu dès notre arrivée… A peine descendues du bus, fatiguées après 40h de trajet, perdues face aux prix exorbitants des hôtels, nous avons  marché sans but… quand soudain Tiger apparu. Australien roux, en short et rayboun, habits locaux requis, habitué des lieux, nous a sauvé d’une soudaine hyperthermie sous ce soleil plombant. Il nous a dégoté une guesthouse cosy and cheap, en face d’un hôtel de riche dont la piscine vue sur la mer deviendra notre bain quotidien matinal. 


Cette petite guesthouse tenue par un couple germano-vietnamien et comme toujours au vietnam ; les 9enfants, le frère, les 2 grands mères, l’amie Vivi un peu paumée, à demeure l’américain à la vie bien remplie et aux 50 milles histoires d’amour inconditionnel (« tu vois ma femme je l’aime comme mon chien ») et bien sûr Tiger. Pendant que les filles se prélassaient au bord de la piscine, Béné fuyant le soleil comme les vietnamiens, s’immisçait petit à petit dans la vie quotidienne de cette grande famille. Au programme apprentissage d’un jeu chinois, discussions avec l’américain, elle fini t  même par se lier d’une grande amitié avec Viviane.
            Ces 5 jours furent très durs : levé, piscine, milkshake, bain de soleil, dégustation de fruits de mer et de serpent, motobike, plage ou exploration des dunes environnantes, cocktails, apéros, Pogo, soirées… Notre cher Vietnam local est bien loin de Mui Ne, ici les Russes et les Australiens kiters ont envahis les lieux. Nous avons d’ailleurs pu fêter une seconde fois l’année 2011 grâce au nouvel an russe.
            Quelques jours au rythme de nos envies, rien de tel pour reprendre la vie de vraies routardes.

mercredi 5 janvier 2011

Vietnam- Ninh Binh

Pour notre dernière sortie weekend, nous sommes parties accompagnées de Lucia, la Suissesse (notre petite suisse préférée) et de Nayra, la canarienne (négociatrice acharnée et joggeuse chevronnée) à la découverte de Nin Binh, sorte de Baie d’Halong terrestre.
Le voyage commença sur les chapeaux de roues à la gare routière, lorsque Nayra s’élança soudainement, sous nos yeux ébahis, dans un Pékin express. Elle se mit à courir dans la gare à la recherche du bus le moins cher, tentant de devancer les vietnamiens racoleurs. Nous l’avons suivit tant bien que mal à travers les bus et l’avons finalement retrouvée en pleine discussion virulente avec un vendeur de ticket, surement trop cher…Nous avons pris le bus suivant.
Après une ballade dans la ville, étrangement déserte, les maisons closes, très peu de boui-bouis et bien trop de coiffeurs, nous avons biké jusqu’à l’embarcadère pour une promenade au milieu des pains de sucres. Notre navigatrice avait une technique bien particulière de pagayer, apparemment typique du coin, puisqu’elle utilisait ses pieds. Très « chope » du bassin, ce qui est loin d’être notre cas, nous avons opté pour la bonne vieille méthode du « pagayage » à la main. Note journée s’est achevée avec la visite d’un temple, magique et paisible.


Le lendemain, le temps incertain ne nous a pas permis de faire les bikeuses. On a alors décidé de prendre un bus local pour visiter le parc naturel plus au nord, malgré la certitude de notre aubergiste que celui-ci n’existait pas. Certaines du contraire, ce qui l’agaça encore plus, nous sommes parties à la recherche de ce bus fantôme. Et victoire, il suffisait de se rendre à la station de bus. Ce que nous n’avions pas prévu, c’est que le bus allait s’arrêter 15km avant l’entrée du parc. Une fois sur place, Nayra is back. Commença alors une seconde course à la recherche d’un moyen de transport peu onéreux… Et puis si on ne trouve rien, on ira à pied…
Après moultes négociations avec divers chauffeurs en tout genre (bus, tracteurs, camions, moto, taxi), nous sommes parvenues à un accord avec le taxi qui trahit ses collègues.
Petite ballade à pied dans le parc, non sans s’être trompées de chemin. A défaut d’atteindre le lac comme prévu, nous nous promenons au sein d’une végétation luxuriante.

Nous rentrons, décidées à faire le chemin du retour à pied, ou en stop, à mesure que la nuit tombe et au regard du peu de circulation, notre bonne volonté disparaît. Nous demandons alors l’aumône à une guest house, pour nous appeler un taxi. Le temps d’attente est suffisamment long pour permettre à Béné et Marion d’entamer une danse enflammée, dans la cour avec la dame de l’auberge.

Le taxi, qui est en fait sans doute un membre de la famille de Mia Fraye, nous amène jusqu’à la station de bus. Et là…plus de bus…Nous payons donc le triple du prix en continuant avec ce taxi improvisé. Encore une fois, de belles économies…La team Bamela est plus nombreuse, mais pas plus économe.
Retour a Hanoi, pour nos derniers jours dans la capitale !

lundi 3 janvier 2011

Vietnam-Baie d'Halong-Sapa

En bonnes citadines hanoïennes, nous avons profité des week-ends pour quitter l’effervescence d’Hanoï et pour découvrir le nord du pays.
Notre première sortie fut donc la légendaire Baie d’Halong, Béné en rêvait « Hanoï tourism tour » l’a fait !! Pour des questions de simplicité et parce qu’il est quasiment impossible de voir la baie à la façon routarde, nous avions booké à Hanoï un tour de 3 jours dans la baie, comme 3 milliards d’autres touristes. C’est donc avec quelques appréhensions que nous avons embarqué à bord de notre authentique copie de jonque, avec nos 20 autres copains (car dans les tours organisés, on est tous copains depuis toujours).
Nous avons donc passé 24h à se la couler douce sur le bateau, à admirer cette immensité mystique, ces milliers de pain de sucre qui s’élèvent au milieu de l’eau, découvert des villages flottants perdus entre les rochers, mais qui peuvent vous vendre Oreo, Pringles et vin (vive le tourisme).
Le bonheur des tours c’est que tout est organisé, laisse toi materner, repas comme à la cantine, à 12h et 18h30, levé à 6h30. Hop hop arrêt d’une heure pour la visite d’une grotte aux couleurs très naturelles et au guide incompréhensible (you see the phoenix, the tiger !! What do you see ?? euh…. Yes, a penis !!). Sans oublié le quart d’heure de culpabilité, « si vous ne prenez pas la barque du vieux monsieur pour aller visiter cette énième grotte, il n’aura pas d’argent pour envoyer ses enfants à l’école » et qui derrière te font payer une taxe si tu achètes boisson et nourriture aux villageois plutôt qu’au personnel du bateau. Logique, non ?!!

Mais une fois sur l’île de Cat Ba, nous avons enfin réussi à se débarrasser de nos amis : Ken Russe et son amant (ou papa) rockeur à la Johnny, le couple vietnamien en lune de miel, qui vit au Texas et qui s’est rencontré dans une salle de muscu (oui, oui, ça existe !), les deux hollandais étudiants en finance un peu pot-de-colle et les deux antillais aux méthode de drague un peu étranges (vous êtes françaises ?? oui, comment tu sais ?? vous faites la gueule !! et bah casses-toi connard). Nous avons donc loué des scooters et nous nous sommes perdus, cheveux au vent, sur les deux routes de l’île, admiré les plages, les montagnes à la dense végétation et profité des quelques rayons de soleil, loin des touristes et de notre guide attentionné.



            Pour notre second week-end, nous sommes parties à la découverte de Sapa, de ses magnifiques rizières en terrasse et de ses minorités Hmong.
Cette fois-ci pas de tour organisé, donc les marchandages reprirent de plus belle. Tout d’abord, celui avec notre hôte moyennement honnête, qui nous a valu plusieurs allers-retours dans les escaliers avant d’avoir gain de cause. Les sacs déposés, nous sommes parties sur les routes brumeuses de Sapa. Ici encore, négociations peu fructueuses avec les motobikers et les guides locaux, mais qui nous ont permis de rencontrer Tchi et Tchou, deux femmes Hmongs, vivant dans un village voisin, à 4h de marche. Elles nous amenèrent, jusqu’à leur village, à travers la vallée ensoleillée, marchant bien plus vite que nous, malgré leur petites jambes. Le trajet fut semé d’embuches : torrents à traverser, en chaussures de marche pour nous et claquettes pour elles, passages de rizières boueux et étroits, côtes à gravir glissantes. Nous sommes finalement arrivées saines et sauves chez Tchou ou Tchi.

Une jolie demeure construite avec quelques planches et de la taule, un sol en terre que nous avons balayé, un grenier rempli de maïs, et un lit avec une volumineuse couverture…Oh surprise en s’asseyant, Alice découvrit papi qui décuvait tranquillement. Notre présence ne l’a en aucun cas réveillé. Nous avons participé à la préparation du repas, accompagné de tous les enfants du village, ou seulement de Tchi, ou de Tchou…Après la dégustation de ce festin, un alléluia chanté en cœur et un bénédicité local, les choses sérieuses reprennent. Oh magie, Tchou et Tchi parlent très bien français. Voici venu le temps du shopping.
Ces petites femmes tissent et brodent accessoires de maisons et bijoux en tout genre : plaid, protège-coussins, bracelets, sacs, écharpes, ceintures typiques. Nous leur avons donc acheté les bracelets qu’elles portaient elles-mêmes, les foulards qu’elles avaient sur la tête, et quelques autres bricoles.
Retour à Sapa, en motobike, parce que 4h de marche, ca suffit pour la journée. Petite soirée dégustation de vin de pomme, sous le regard halluciné des hommes autour de nous qui nous firent trinquer à tour de rôle.

Le lendemain petite balade solo, « ho ben on n’a pas besoin de guide, on prend cette route, ok, on ben on est perdu là, bon ben on fait demi-tour, on prend cette montagne, ho ben non on est encore perdue, bon ben demi tour, ho un café… » une dure journée pour Bamela. Après toutes ces aventures retour à hanoï dans un technobus qui s’est vite transformé en comédie musicale made in Vietnam, voix nasillardes et accompagnement musical très chinois. Vacarme sonore coupé au bout de 2h par Alice qui n’en pouvait plus, privant ainsi les 30 autres passagers de leur tv mensuelle.

samedi 1 janvier 2011

Vietnam- Hanoï

Dimanche 5 Décembre- vendredi 7 janvier

Déjà 1 mois à Hanoï et encore une fois le temps file à la vitesse de la lumière. Un mois maintenant que nous sommes culturellement inactives (comme c’est bon de buller après deux mois de baroudage). On a bien fait une tentative, bien décidées à en apprendre plus sur l’histoire du Vietnam, mais celle-ci s’est avérée peu fructueuse. Notre trouble de l’orientation, nous a directement conduit au temple de la littérature, situé à l’opposé du musée de la révolution. Encore un échec, on soupçonne Marion de nous avoir tendu un guet-apens.
Notre quotidien est maintenant bien rôdé et tranquillou, après avoir changé d’hôtel pour une auberge plus conviviale (free beer de 7 à 8h), nous sommes installées en plein centre de la vieille ville. On arrive même maintenant à s’y retrouver dans toutes ces ruelles bruyantes qui grouillent de monde et où pullulent boutiques en tout genre, quincailleries, boutiques de Noël, vendeur de fringues et chaussures. C’est donc au milieu de toute cette animation que nous avons pu  trouver petit à petit nos repères :
• On fait copains-copines avec le personnel de l’auberge ;
• On s’adonne au shopping de manière démesurée pour certaines, parfois même frénétiquement ;
• On s’en met plein la panse de Nem, Bun Cha, Pho ga, Pho bo, Sua, yaourt et même des baguettes et des croissants ;
• On boit des caphé Nau da, Sua, à l’étrange goût de chocolat … en pensant à vous qui êtes au boulot bien sûr ;
• On fait du Vinh Xuan (on passe même à la télé), 5h par jour et ça c’est pas rien !! Les courbatures sont très douloureuses mais disparaissent de jours en jours tandis que nos bras se couvrent petit à petit de bleus (la technique n’est pas encore totalement acquise.)
Bref nous profitons de cette pause dans notre trajet pour découvrir le savoir-vivre vietnamien.



Manuel du savoir-vivre à la Vietnamienne.

Pour le touriste occidental
Pour vivre à Hanoï, il faut remettre en cause quelques principes de vie et manières d’être qui t’ont été inculqué depuis 24 ans …
• La première chose est de pouvoir traverser une rue sans perdre la vie, un bras ou une jambe. Pour cela tu dois toujours être d’une extrême vigilance (pas de place pour la rêverie dans les rues d’Hanoï), les engins motorisés peuvent surgir de nulle part et à n’importe quel moment. Tu dois pouvoir slalomer entre les milliards de scooters qui ne prendront jamais le temps de ralentir ou freiner. Et enfin n’attends pas que le feu passe au rouge (tu peux attendre longtemps), plonge dans le flot de véhicules et prie pour qu’on t’évite.
• Apprends à ne plus entendre les klaxons qui rythment ton quotidien (toutes les 4 secondes maximum, Alice les a compté un jour de grande maladie). Et relativise en te disant que c’est peut être tous ces bruits qui te sauve la vie à chaque fois que tu mets un pied dehors.
            • Surtout ne t’offenses pas trop quand les marchandes t’arnaquent publiquement le tout en tirant la gueule. Gardes ton calme, le sourire, essaies de marchander, avec un peu de chance tu auras gain de cause et un sourire, sinon vas voir ailleurs.
            • Il est important d’avoir les genoux en bon état et une certaine souplesse, pour pouvoir t’installer sur les mini- tabourets/ tables, disposés sur le trottoir, coincés entre 3 scooters (garés eux aussi sur les trottoirs. Où marchent les piétons ?? Excellente question) et qui font office de resto, bar. En fait les « the place to be » ne sont autre qu’un assemblage de mobiliers de dinette posé dans la rue.
            • Ne t’étonnes pas de voir les gens faire la vaisselle dans la rue, laver leur scooter dans la cuisine et la nuit ranger leur scooter dans la pièce à vivre, entre leurs matelas.
            • Ne sois pas trop regardant sur la manière de stocker les aliments que l’on met dans ton assiette. Après quelques Chichies, ton estomac s’habitue (ou pas…) et de toute façon impossible de savoir à l’avance si la digestion sera bonne, le goût du rance est masqué par les herbes et épices.
            • Si d’ordinaire tu rentres dans une taille 36, prépares toi à ne trouver aucunes fringues à ta taille et à entendre des « too big », « too fat », « not your size ».
            • Si tu es très à la bourre pour le Vinh Xuan, que tu galères à trouver un taxi. Sois prête à marchander pour une moto-bike, monter à 2 derrière le chauffeur et t’infiltrer dans la folle circulation de fin de journée.
            • Tu dois pouvoir maîtriser la manipulation des baguettes, accepter de manger le nez dans ton assiette, (nez qui parfois coule lorsque c’est pimenté) et supporter de faire une tâche sur ton pantalon à chaque aspiration de nouilles.
            • Apprends à apprécier les milliers de fils électriques qui se mêlent aux arbres et qui courent d’immeubles en immeubles. Ils peuvent parfois être très dangereux pour des grands joggeurs.


Pour la femme vietnamienne
Tu dois savoir faire beaucoup de choses, sans trop te plaindre.
            • Porter une palanche pleine à craquer
            • Faire du vélo chargé de fleurs, culottes, fruits ou toute autres marchandises
            • Travailler au champ avec ton bébé dans le dos et ton chapeau conique
            • Pouvoir faire un café, servir les clients, tout en suivant ta série kitch super mal doublée, ou Vietnam Idol (la nouvelle star)
• Te marier avant 23 ans et te faire à l’idée qu’après la naissance de ton premier enfant, tu marcheras comme un cow-boy parce que ton bassin est bien trop étroit, pour accueillir un enfant sans laisser de séquelles.
• Manier le hachoir et confectionner des plats comme les meilleurs chefs français.
• Faire la cuisine, la vaisselle accroupie (pieds à plat) sur le trottoir.
• pouvoir bosser 15h/ jour, 7jours/7 pour 200 $ par mois et avec le sourire bien sûr
• Faire 14 km de vélo tous les jours pour venir bosser dans la ville où tu n’as pas les moyens de te payer un logement.
• Porter ton casque Play-mobile sur ton scooter tout en préservant une coiffure impeccable, mettre ton masque bariolé contre la pollution, qui à la longue t’écarte les oreilles. Mettre ton manteau à l’envers pour protéger le devant de tes vêtements.
• Ecrire un texto sur ton scooter, tout en évitant les autres scooters, les voitures et les piétons.
• Mettre des chaussettes de sport dans tes talons de 10 cm et passer les vitesse de ta moto avec ces talons.
• Te balader dans la rue ou bien même aller au travail en pyjama décorés de nounours de cœurs ou encore de fraises…



Pour l’homme vietnamien
Tu dois savoir :
            • Glander toute la journée dans un café avec tes potes. (Phénomène français qu’ils ont su parfaitement conserver) 
            • Fumer clopes sur clopes
            • Regarder ta femme et tes enfants bosser dans le café.
            • Si tu es ouvrier, tu dois pouvoir partir de chez toi, le temps d’un chantier et dormir sur place dans la poussière.
            • Boire ta gnole faite maison, good for men, à base de ginseng, de vin, avec tes copains et trinquer avec les tables d’à côté.
            • Etre corporellement proche de tes copains, et n’hésite pas à mettre tes mains dans ses poches lorsque tu es derrière lui en scooter.



Le Vinh Xuan.

Pour l’histoire, le Vinh Xuan est originaire de Chine, il fut créé par une religieuse qui aurait survécue à un incendie et qui en observant le combat entre un serpent et une grue, aurait eu l’idée de développer cet art martial. Pour le pratiquer, il faut donc avoir une perception parfaite de son corps, de ses différentes articulations, être capable de le relâcher en conservant son équilibre et la balance dans son body. Si tu feel ton body, que tu keep your balance et que tu chop (relax en viet) tes membres, tu peux devenir un super Vinh Xuan’s Master. Une fois que tu maîtrises cette partie, tu peux apprendre les différentes attaques basées sur les 5 animaux, serpent (snake), tigre (tiger), léopard (cléopatre à la manière Ta), grue (bird) et dragon (dragon).
Dans la pratique, tu gardes toujours un contact, le plus souvent au niveau des bras et des poignets, avec ton adversaire (d’où les mains collantes) et tu tentes de parer ses attaques par des mouvements rapides et fins ou des changements de points d’appui.

         Ta est notre master, artiste peintre, une pointure du Vinh Xuan, physiquement on le croirait tout droit sorti d’un film de kung fu (cheveux ras, barbichette), peu bavard mais toujours à se marrer. Il ne parle ni anglais, ni français, sa femme, Gnoc, a donc joué l’interprète pour les débuts, le reste s’est fait par la communication non verbale (vive la psychomot et les mimes).
            Les séances durent 4 à 5 heures par jour (fonction de la motivation), 5 jours par semaines et se passent, non pas dans une salle de sport comme on se l’était imaginé, mais dans la maison en construction de Ta et Gnoc, entre poussière, feu de bois et bruits de chantier. Deux soirs par semaine on s’entraîne avec les autres élèves de Ta, une bande de tortues ninja, artistes un peu rebelles. On s’est aperçu qu’on avait infiltré une bande à part dans le monde du Vinh xuan et qui voit leur pratique comme un art (parfois un peu violent) et qui n’apprécie guère se mélanger aux autres. Autant vous dire qu’on était fofolles en apprenant la nouvelle (« youhou, nous on fait du Vinh Xuan avec des rebelles !!! »).
           
            Déroulement des séances.
Les séances commencent par un échauffement et une ouverture/relâchement de toutes les articulations (d’environ 40 minutes, pour bien nous faire suer). Résultat, on a maintenant les épaules d’Amélie Mauresmo et une souplesse digne de celle de  Nadia Comanesci. Les débuts ont été durs, entre souffrance, problèmes de coordination, perte d’équilibre et toujours ce même refrain « plies tes genoux, Alice ». Mais on a gagné en souplesse du bassin et dissociation des mouvements.
Puis vient le temps du travail à deux, on comprend alors les concepts de mains collantes, de dialogue tonique. On essaie tant bien que mal de relâcher notre tonus tout en faisant le moulin avec les mains, les avant-bras, les bras et en essayant de garder le contact avec l’autre. Après 3 semaines on court encore après l’agilité du snake, et la « chopitude » des bras. Et quand  enfin tu commences à être un peu satisfaite de ta performance, bah tiens si tu ajoutais des déplacements, et plies tes genoux et descends encore, « plies plies plies arrrrrrrrrrrrrrggggggggg, ça fait mal !!! ». A ce stade, autant dire que nos tee-shirts sont bien mouillés (surtout Béné qui semble régulièrement revenir de la piscine, problème hormonal ?), et que l’on sent bien notre corps.
La seule façon que l’on ait trouvée pour arrêter le supplice est de prétendre à une soudaine envie de cigarette. Donc en plus de faire du sport (chose exceptionnelle), on fume beaucoup trop.
Pour bien nous achever, on finit sur des « combats», qui vue de l’extérieur ressemble plus à une dispute de chiffonnières. On tente de mettre en pratique les attaques-parades enseignées par Master Ta et les autres élèves, mais ça laisse des traces, nos bras sont couverts de bleus (certains pensent même qu’Alice fait de l’eczéma ou qu’elle a une maladie).
On se retrouve bien souvent projetée au mur par Ta, on a beau essayé de lutter, la collision est inévitable. Il joue parfois à la pétanque avec nous, le principe étant d’utiliser l’une d’entre nous pour dégommer l’autre. Encore une fois, nous avons beau connaitre la parade, on se retrouve inéluctablement en collé-serré, vient que je te fasse une gros câlin tout mouillé. Et les attaques à 3 contre 1 n’ont strictement aucun effet sur lui, on finit chacune soit à terre, soit contre le mur, ou les unes dans les autres.

Enfin ça, c’est pour la « séance type », mais dans la réalité, on fait des pauses, on chante un peu (parce que le Vinh Xuan c’est de l’art et que la chanson aussi !!), par moment on prend un malin plaisir à se titiller les points douloureux stratégiques pour maîtriser ton adversaire (« c’est là ?? Non, un peu plus à droite, aïe aïe aïe, hihihi, oui tu l’as !! »). Ta nous enseigne les attaques du tigre, du serpent ; tout est dans le déplacement en glisser/relâcher, appui sur la jambe arrière, pas évident pour nos corps tout raides, « the shame (comprendre same) dance » qu’il nous dit ; « oui bah tu nous as jamais vu danser, toi !! ». Et puis on répète le Tu Lu Quien (cf. la vidéo de noël) qui est en fait l’enchaînement des différentes attaques/parades du Vinh Xuan (the shame !!). Si on a bien travaillé, on a droit à la gnole « made by Ta » à base de plantes médicinales, good for men (on sait toujours pas ce qu’elle contient pour qu’elle soit si good for men) et qui par extension est devenu good for french girls.

Nos « copains » du mercredi et dimanche soir.
La team est essentiellement composée de docteurs ou d’artistes.
 • le frère de Ta, artiste quarantenaire, qui parle quelques mots de français, un petit côté ténébreux, très, très doux dans le contact et qui regarde sans cesse les ombres du duo en action, projetées sur le mur.
• Dupont et Dupond (ou Doublepattes et Patachon), les inséparables, assez doués, et parfois violents. Leur tête d’ange en temps normal se transforme rapidement en tête de tueur en situation de combat. Lorsqu’ils se déplacent, ils ont l’air de danser. Et lorsque tu réussis une attaque, ont l’air aussi surpris que toi et la ponctue alors d’un bon « YES !!! ».
• le serpent, un grand mince, un peu hyperactif, qui dans sa manière de bouger rappelle vraiment le serpent, voire devient serpent .Assez impressionnant, ou effrayant parfois… Pas évident à suivre avec nos gros bras tout raides.
• Polo marron, un petit nerveux, dont le principal atout est la maîtrise de ces points d’appui. Et vas-y que je mets tout mon poids sur toi sans perdre l’équilibre. Du coup au bout de 3 minutes avec lui, tu es épuisée.
• Professeur de peinture à l’école des beaux-arts. Débutant lui aussi, qui était à Berlin lors de la chute du mur, très gentil avec plein de musique sur son i phone.


Ce mois à Hanoi nous a permis de faire de très belles rencontres franco-vietnamiennes, suisse, canarienne, anglaises, françaises etc… Aujourd’hui c’est le grand départ, nous sommes tristes de quitter cette ville mais heureuses de reprendre la route vers de nouvelles contrées. Les aventures de Bamela continuent…