dimanche 28 novembre 2010

Chine-Shenzhen (région du Guangdong)


Vendredi 26 novembre- Lundi 29 novembre

Après ces quelques jours à la campagne, à profiter de l’air pur et des beaux paysages du Yunnan, nous étions prêtes à découvrir la folie de Hong Kong et ses immenses building.
Notre plan de croisière était organisé : atterrissage à Shenzhen ; squattage une journée chez   Monique et Gérard (des amis de Michelle et Gérard) ; flânerie tout le week-end à Hong Kong et repassage rapide par Shenzhen pour récupérer nos affaires et prendre le train pour une nouvelle contrée.
Le début de notre plan se déroulait à merveille, même mieux, un chauffeur était là pour nous réceptionner à l’aéroport, des sièges en cuir, du luxe, du soleil, de la chaleur, Dieu que c’était bon !! Ensuite on s’est laissée  dorloter par Monique ; des croissants, une douche propre, on a même sortie pour la première fois depuis deux mois, nos plus beaux vêtements. Après une rapide balade du parc, il fallait penser aux billets pour Yangshuo, nous sommes donc parties pour une longue balade en taxi, dans le trafic chinois. En bonnes économes nous avons fait la gare de bus, la gare de train  (environ 7 euros de taxi entre chaque lieu, économie, économie !!) pour finalement échouer dans un sous-sol glauque coincées entre deux chats en cage, aux miaulements horribles, une obèse au regard de tueur, un vendeur toqué ou drogué, le tout pour le même prix qu’à la gare routière. Pas très en confiance mais tellement radines nous avons tout de même dit banco (rassurez vous, nous en sommes sorties vivantes, on a juste attrapé le bus couchette via une camionnette sur la bande d’arrêt d’urgence d’une pseudo autoroute). 


            Mais ne nous laissons pas démoraliser pour si peu, Monique et Gérard nous avaient réservées, une belle surprise, un super resto japonais, bouffe et boisson à volonté, suivi d’une soirée à « la Terrasse » arrosée de Capitain Morgan (rhum qui fait des dégâts dans la tête et dans l’estomac). On a alors vite retrouvé nos âmes de parisiennes (au placard les crampons et l’esprit vie à la dure), nous avons enflammé le dancefloor avec Monique, cancané sur les chinoises et on s’est même mise au hair-dancing (pas de danse préférés des chinoises qui requiert une grande souplesse de la nuque). La soirée se déroulait trop bien, Boulet Bamela a alors refait surface ; Cyril, un collègue de Gérard qui deviendra notre chaperon pour le week end, nous a annoncé la bouche en cœur que pour revenir de Hong Kong il nous fallait un visa double-entrées, Bamela n’avait pas du tout pensé à ça !! Bye bye Hong Kong, bonjour les 3 jours de vie d’expat…


Donc au lieu d’arpenter les immenses rues, admirer les buildings, les décos de Noël, de grimper le Victoria Peak et dépenser notre argent ; On a écumé « La Terrasse » bar réputé des expats, fait plus ample connaissance avec Capitain Morgan, subit ses effets secondaires(plus puissant que jamais après 2 mois d’abstinence), écouté un groupe philippin (sosie des Black Eyes Peace), joué les groupies avec le chanteur, le patron du bar, enfilé des perruques fluo, joué aux dés (jeu préféré des chinois pour devenir chiffons carpette dès 21h), on s’est moqué des chinoises sur-bourrées, des prostitués ou pas (le mystère reste entier), on a regarder Hong Kong depuis le balcon, usé le canapé de nos hôtes, regardé « vivement dimanche » (eh oui), oublié la bouffe chinoise et les bouiboui, manger Western (comprendre occidental). Bref on s’est laissée chouchouter et guider par Cyril et nos hôtes et pour 3 jours ce n’était pas désagréable, un grand merci à eux. 3 jours à recharger les batteries (ou pas…), on était prêtes à renfiler nos tenues propres d’aventurières et à retrouver la Chine et les chinois qui nous avaient quand même un peu manquées.

mardi 23 novembre 2010

Chine-Lijiang (région du Yunnan)

Lundi 22 novembre-Mercredi 24 novembre

            Nous poursuivons notre périple vers Lijiang afin de découvrir les fameuses « gorges du saut du tigre !!!». D'environ 16 km de long, les gorges livrent passage au fleuve entre les deux sommets du Yulong  Xue Shan (5 596 m) et du Haba Xue Shan (5 396 m), en une série de rapides encadrés par des escarpements abrupts de 2 000 m de hauteur, et prétendent au titre du canyon de rivière le plus profond au monde. Leur nom se réfère à la légende qui raconte que, pour échapper à un chasseur, un tigre sauta par dessus le canyon en son point le plus étroit (tout de même large de 25 à 30 m). Le tigre serait toujours dans les parages…
            Après 5 heures de voyage, 5678 virages, 300 serrages de fesses et le front tout bleu nous arrivons à Lijiang. La soirée approchant il est grand temps de se restaurer. Nous trouvons un bouiboui derrière une foule de chinois regroupée autour d’un petit  groupe de musique. Au premier abord le groupe paraît plutôt sympa mais très vite nous ne nous entendons plus et une chanteuse nous fait sursauter toutes les 2 minutes dès qu’elle pousse un peu dans les aigues. Ce petit repas s’accompagne d’aller et venues d’une famille de chinois qui, chacun leur tour, demandent à être pris en photo avec nous. Dans un premier temps cela nous amuse beaucoup mais après ce shooting photo ils n’en restent pas là, le père de famille revient carrément avec la camera et sans hésitations nous filme durant tout notre repas.  N’oublions pas les dumpling plutôt suspects qui agrémentent ce petit repas tranquille. Bref  sur une vingtaine de Bouiboui nous avons certainement trouvé le best. Après 152 photos nous rejoignons l’auberge de Mama Naxi ; une petite guesthouse tenue par une mamy à fort caractère mais très chaleureuse et accueillante. Nous avons eu le droit à la banane de bienvenue, au thé bien sur et au collier porte-bonheur senteur plutôt étrange. Après une bonne nuit nous partons à la rencontre du tiger.


            Sur la route nous rencontrons un couple de Français et c’est en parlant que nous développons toutes les 3 une folle envie d’acheter un vélo pour poursuivre le voyage au Cambodge… à voir par la suite si cette envie restera une envie ou si nous passerons aux choses sérieuses… Après 2heures de routes sinueuses nous arrivons au départ de la rando. Heureusement, nous partons avec 3, 4 autres touristes, car nous ratons le vrai départ, en effet nous n’avions pas fait attention au petit chemin de gauche quittant la route… la suite s’annonce périlleuse. Nous voilà longeant les gorges, tout de même un peu loin, difficile encore de percevoir les rapides. La route est pour l’instant plutôt plate, rien à voir avec Huashan, et apparemment encore moins avec la célèbre ascension de Béné du mont Rinjani… Nous arrivons rapidement dans la première auberge pour se restaurer. Le ventre plein nous repartons sur les routes, croisons des Naxis en mules, des super-mamies grimpant la montagne avec des kilos sur le dos, des vendeurs de marijane. Nous aurions dû croiser même des champs mais, trop émerveillées par ses monts enneigés, nous les avons surement ratés comme nous avons raté le départ. Une balade très agréable avec tout de même quelques passages plus difficiles, il fallait tout de même mouiller le tee-shirt pour paraître telles de vraies aventurières...


 Nous arrivons dans un petit village en fin d’après midi, et décidons d’y passer la nuit. Le village est tout petit : 10 maisons, 20 cochons, 108 poules et 12 mules. Après un tour des 10 maisons et une attaque de chien enragé, nous dînons à la lueur des bougies, le générateur fonctionne de temps en temps mais nous empêche de nous entendre. Après le repas nous partons directement nous coucher, nous devons être en forme avant de repartir aux aurores pour atteindre la ville avant la nuit. La seconde journée est très agréable pas de grimpe, le soleil est toujours avec nous, nous pouvons voir le fleuve d’un peu plus près même s’il restera à notre goût un peu loin, nous l’entendons plus que nous le voyons. Nous traversons des cascades déchainées, passons par des chemins très étroits, descendons des endroits pentus sur une terre très glissante, ce qui valu une bonne glissade du tiger Alice. Bref une rando plus que dangereuse pour de vraies baroudeuses. Nous arrivons finalement dans l’autre village où nous trouvons un minibus qui nous ramène jusqu’à la grande ville voisine. Nous traversons la montagne et profitons enfin des impressionnants rapides du fleuve. Il était temps…
Nous retrouvons Mama Naxi dans l’après midi avant de repartir le soir sur les routes pour rejoindre Kunming où, nous devons retrouver nos passeports marqués d’un visas supplémentaire. Après une journée passée dans la ville du printemps encore une fois sous la pluie nous prenons l’avion pour rejoindre la grande ville enfin île d’Hong Kong…   en passant avant par Shenzhen.

vendredi 19 novembre 2010

Chine-Dali (région du Yunnan)

Vendredi 19 novembre- Lundi 22 novembre

            Nous sautons dans un Taxi et rejoignons la vieille ville. Les rues deviennent de plus en plus sombres, la pluie tombe de plus en plus fort, ce qui donne naissance à de petits ruisseaux dans les ruelles. Nous terminons par être plongées dans l’obscurité totale. Etrange… Le taxi s’arrête, notre auberge se trouve dans l’une de ces rues, nous avons choisi la rue dépourvue d’électricité… La gardienne nous accueille à la bougie tout à fait naturellement comme si nous avions choisi option « - à la dure » sans électricité, ni eau chaude votre séjour sera authentique.
Nous nous contemplons chacune à la lueur des bougies, l’air hagard, cherchant réconfort dans le regard bienveillant de l’autre : « pourvu qu’il y ait de l’électricité demain… ». Arrivées dans notre chambre nous sommes plongées dans une ambiance feutrée et buccolique ; bougies, paysages forestiers peints aux murs, étoiles aux plafond et pour finir… des tentes en guise de refuge, pour se protéger des sangliers, des ours, des guépards, yacs et autres créatures dangereuses…

            Le lendemain au réveil, première pensée commune ; l’électricité est-elle revenue ?
Suspense… et bien Non. Ô désespoir ! Ô injustice !! Mais qu’avons-nous fait pour mériter ça ??? En filles braves et vaillantes nous décidons de laisser une chance à cette auberge et sa gardienne. Nous prendrons des douches froides, ne ferons pas de machines, porterons donc des vêtements sales, n’aurons pas de musiques et n’accèderons pas à internet… Triste vie.
Instant gardienne : Jeune demoiselle d’une trentaine d’années, ne pipant pas un mot d’anglais, préférant donc utiliser de petits sons pour s’exprimer. Son activité principale consistant à bouloter et regarder son ordi sur son super canapé, qui doit être drôlement confortable, Demoiselle très sociable, mais aux infos souvent peu fiables… On la soupçonne même d’avoir voulu nous induire en erreur… Réalité ou paranoïa ?...

            Au programme, visite de xizhouzhen, petit village au bord du lac erhai, accompagnées de notre guide local, surnommé Luis bis (trouble de la mémoire collectif). Nous embarquons à bord de sa moto pousse-pousse, et c’est parti pour la visite du marché, grignotage de tournesol, découverte de la pizza xizhouzhenienne. Et nous repartons le ventre lourd à la recherche des pêcheurs, revenant de la pêche et fouettant leurs filets pour en extraire les minuscules poissons.
            Déjà nous nous interrogeons sur l’état psychologique de Luis, dont l’extravagance est de plus en plus visible. Il doit être le seul chinois à se balader avec une radio mp3 portable diffusant… Tragédy et autre chanson en tout genre, allant de tradition à tube américain.


Après quelques pas de danses traditionnelles, nous rejoignons un village plus au nord du lac. Nous arpentons ses rues, assistons à la répétition de l’orchestre local dont les instruments sont bien curieux, admirons la confection de nappes et autres broderies, grignotons de ci, de là quelques friandises offertes par notre biker.
            Et clou de la journée, nous tentons un remake du clip de tragédy, avec Luis en leader et tous les habitants du village sont mis à contribution pour la figuration. Après quelques répétitions, Luis tatonne sérieusement les paroles et notre groupe enflamme les ruelles du village.
Pour finir la journée, Luis tient à nous nous faire visiter son hôtel, so cute. Nous tombons sous le charme des « chambres-bateaux » perchés. Nous résistons alors pour ne pas rester dormir dans ses petits nids douillets,  bien plus charmants que notre auberge, toujours sans éléctricité lorsque nous rentrons le soir. Nous allons nous réfugier dans un bar, avec dégustation de ti punch pour certaines. Les premiers depuis notre départ, ihah !

Le lendemain matin, nous nous réveillons, bien décidées à quitter l’auberge et sa gardienne bizarre, lorsque la lumière réapparaît. Ok, on reste. Nous louons des vélos, avec la sérieuse volonté d’arpenter l’autre rive du lac. Arrivées à ce que nous croyons être l’embarcadère officiel des ferrys, nous négocions sec et embarquons avec nos vélos sur le bateau. Mais très vite, c’est la  panique à bord dans le clan français. Nous comprenons que nous avons payé pour un  tour de 40 min chrono, sur une charmante petite île habitée par l’ethnie des Baï. Après moultes discussions pour tenter de descendre nos vélos et voler de nos propres ailes, parce que « nous, les tours, on aime pas », nous nous résignons à arpenter les rues du village.
Durant cette visite, nous sommes accompagnées, pour ne pas dire poursuivit, par une meute de femmes Baï, et leur guide local, maniant les rudiments d’anglais à la perfection « do you want some tea ? », « don’t worry for your bus », « do you want some tea ?», « bai people are very hospitable », « do you want some tea ? ».
Nous réembarquons alors, frustrées de n’avoir pu atteindre l’autre rive, et de nous être trompées de voie…Le retour fut silencieux. Que l’autre rive avait l’air belle…
Après cette défaite touristique, nous ne nous laissons pas abattre, réenfourchons fièrement nos vélos, et partons à la conquête des rizières, champs, villages, qui nous remettent du baume au cœur. Paysages magnifiques.


Notre dernière soirée, initialement dédiée au tri des photos, fut vite interrompue par la rencontre avec Patrick, monsieur méché blond, largement quinquagénaire, baroudeur depuis toujours et curieux personnage. Nous ne vous en dirons pas plus.
Nous quittons Dali, conquises, direction Lijiang.

lundi 15 novembre 2010

Chine-Chengdu (région du Sichuan)

Lundi 15 novembre- Jeudi 18 novembre

Déjà un bon mois de voyage, des milliers de kilomètres parcourus, la fatigue est devenue notre meilleure copine et le train notre principal lit. A ce stade du voyage, tous ces éléments commencent à sérieusement affecter notre légendaire bonne humeur et notre motivation.
Pendant ces trois jours à Chengdu, on ne sent pas d’assumer la poisse et les plans galères de Bamela, alors on glande un peu, beaucoup, passionnément et on tire la gueule, à tours de rôle comme ça c’est plus long !!
Mais n’allez pas vous imaginer qu’on a passé trois jours à dormir et à s’engueuler, nous sommes et resterons des baroudeuses hyperactives. On donc a cédé à votre pression, et on s’est collés au blog pour rattraper le retard (3h à bûcher chacune dans notre coin). On a aussi planifié la suite de notre voyage et fait le triste constat que « non, en 2 semaines, on pourrait pas tout faire ». Et comme à notre habitude, on s’est adonnée aux plaisirs gastronomiques. C’est à Chengdu, je crois, que Marion a développé son addiction pour les dumpling et qu’Alice a renforcé sa biscuit-mania.
Evidemment pour contrer les éventuels dommages collatéraux de notre curiosité gastronomique, on a loué des vélos. Accompagnées de nos « cheaper bicycle », nous avons arpenté les rues de Chengdu, évitant consciencieusement les temples, pagodes (« parce qu’on va en bouffer en chine » !!), loupant, à une rue, l’imposante statue de Mao et échouant finalement dans le quartier tibétain, parce que trop frustrées de ne pas voir le vrai Tibet.
On s’est aussi levé un matin pour aller voir nos amis les pandas. Donc des pandas, on a vu : des bébés faisant des glissades dans un berceau en bois ; des ados et papa pandas dormant et mangeant du bambou ; des pandas roux se courant après parce que l’un avait volé le bambou de l’autre ; mais surtout on a pu voir un utérus et un pénis de panda dans du formol, et ça, ce n’est pas donné à tout le monde !!
On a également pu assister à une représentation de divers arts chinois. Tous les éléments étaient réunis pour passer une bonne soirée :
• Une introduction en chinois avec deux potiches tenant une fresque sans sens et sans goût.
• Une demoiselle, coiffée comme Mireille Matthieu, vêtue de strass pour présenter les différents shows (en chinois toujours)
• Des décors romantico-kitch à vous couper le souffle, un orchestre un peu trop bruyant
• Un chanteur d’opéra foireux en playback avec des sous-titres décalés
• Des danseuses, aux costumes « taille unique » pour morphologies différentes, aux sourires figés et aux gestes gracieux
• De l’amour, bien sûr !! On est en Chine.
• Des méchants cracheurs de feu
• Des mauvaises ombres chinoises, que même Béné égale dans une yourte.
• Et le clou du spectacle, une Marion, qui après 10 minutes d’un spectacle de « changing face », nous dit toute sérieuse et émerveillée « oh les filles, vous avez- vu ?!! Le mec, il vient de changer de tête !! »
En résumé, des chinoiseries à gogo pour le plaisir des yeux, et des bons fous rires.



            Ainsi s’achèvent les aventures de Bamela à Chengdu. Après 3 jours à profiter de notre petite auberge cosy, rustique et sympathique, nous embarquons pour 18 heures de hard-sit, le voyage le plus cocasse que l’on ait eu en Chine…
            Au risque de se répéter, on pensait avoir atteint la capacité maximale d’entassement de chinois dans un train, de crachats et de regards rivés sur nous. Et bien non !! C’était sans compter sur ce voyage, sauf que ce coup là, remplacez les chinois des villes (qui en fait se tiennent assez bien dans les lieux publics), par des campagnards qui de toute évidence n’ont pas pris de douches depuis très très longtemps, qui doivent passer leur vie dans des champs poussiéreux et qui persistent à acheter des vêtements blancs, sans avoir de machine à laver. Un peu de tolérance nous direz-vous ! Nous en avons eu (le thème de notre voyage est toujours, « oh c’est pauvre, c’est beau ») jusqu’au moment où nos compagnons de voyage, qui gagnaient petit à petit du terrain sur les places d’Alice et Marion, se sont mis à diner, oubliant tous sens des bonnes manières et l’utilité de leur mains pour décortiquer poulet et graines de tournesol. C’est parti pour un festival de nourriture jaillissant de leur bouche, les graines, les os, tout est directement craché à même le sol, très rapidement le sol n’est plus visible, recouvert d’immondice. Il s’en est même fallu de peu pour que le bébé fasse pipi à même le sol (merci les pantalons ouvert aux fesses, en Chine pas de couches pour les enfants).




            Heureusement ce spectacle n’a duré que 10h, nos compagnons nous ont quitté à mi-parcours et Alice et Marion ont retrouvé Béné, qui pendant ce temps était tranquillement installée avec des chinois des villes, et qui faisait la connaissance de Li. Li est une jeune chinoise de 21 ans, « heureuse tous les jours », faisant des coucou de la main à tire-larigot, avec des baskets Disney, et plein de gadgets kitchs. Elle part vivre avec son Boyfriend, Slim, à Kunming et se fait un plaisir de nous inviter à déjeuner le lendemain pour nous le présenter. Ce fut une très bonne rencontre sino-française accompagnée d’un bon festin.

            Nous ne nous éterniserons pas sur Kunming, «ville du printemps toute l’année », nous y sommes passés deux jours pour notre visa vietnamien, il pleuvait et faisait froid, les taxis refusaient systématiquement de nous prendre, la circulation n’était que bouchons et nous avons presque raté notre avion pour Shenzhen !! Mais selon les chinois et les guides, c’est une ville romantique.


jeudi 11 novembre 2010

Chine – Xi’an (région du Shaanxi)

Jeudi 11 novembre – Dimanche 14 novembre

            Arrivées à la gare de Xi’an vers 7h30, nous allons trouver chaleur et réconfort dans le meilleur café de chine, le Macdo… (Seul lieu proposant un café digne de ce nom). Two large coffee pour tenir éveillée après une nuit de 3h, et nous voilà reparties à la recherche de l’appart de notre couchsurfer, dénommé Nilay, un étudiant américano-indien. Nous posons nos sacs, une p’tite douche et retrouvons la ville. La journée s’annonce rude malgré les two coffee.
Xi’an est une ville sans métro, ce qui ne facilite pas la circulation ; des fils d’attente sans fin aux arrêts de bus et toujours vélo, scooters, pousse-pousse… Après un p’tit détour à Saga, où nous laisserons l’appareil photo d’Alice aux mains des Chinois, nous filons vers la vieille ville. Au programme : visite de la tour de la cloche, la tour du tambour, le quartier Hui (quartier musulman) et sa grande mosquée (aux courbures très chinoises…). Après 1h de bus bondé, nous retrouvons la douceur du canapé de nilay et des dumplings (raviolis chinois) accompagnés de la fameuse Tsingtao (quelle bière !!) Rien de tel pour se mettre en condition avant l’ascension palpitante du Mont Hua (Hua Shan)
                                         


Instant routard : les Pics de granit du massif du Hua Shan, haut de 2200m, dominent les plaines du nord. C’est la plus haute et la plus vertigineuse des 5 montagnes Taoïstes de Chine, celle que les moines choisirent parce que peu osèrent les y suivre… Sportives et aventurières que nous sommes, nous les avons suivis…
Levées 6h30 (il nous fallait bien ça pour nous remettre des 3h de sommeil de la nuit passée…), nous partons en bus direction la montagne sacrée !! Pas de funiculaire pour nous, c’est à pied que nous suivrons les moines jusqu’au Dong Feng (Pic de l’Est). Tout commence par une promenade de santé, quelques dénivelés que nous montons sans grande peine (après un mois de voyage nos mollets peuvent surmonter ces  montées). Bon très vite nous découvrons les marches ; nos pires ennemies durant cette rando !! Le chemin se poursuit par des escaliers de plus en plus abrupts et nous affrontons ces ennemies durant 4 heures non-stop. Très vite, nous comprenons ces panneaux « don’t watching if you walking, don’t walking if you wacthing »!!!
            Au cœur de cette montagne les paysages sont étranges. Nous avons l’impression d’être plongées dans un de ces cadres représentant un paysage chinois en relief, digne des restos les plus kitchs de Paris. Tous ces arbustes colorés (roux, verts, rouges, orangés) garnissant ces pics de granit blancs, offrent un décor improbable. Après deux heures de « marches », dix litres d’eau perdus, retrouvés dans nos polaires et jusque sur les sacs à dos, nous entendons comme un bruit de foule au loin… Serait-ce les moines ? Durant ces deux heures de « marches », nous n’avions croisé que très peu d’aventuriers. Un dernier escalier à monter, rouge écarlate et trempées, nous atteignons enfin le sommet du pic du Nord. Là, des casquettes rouges ou jaunes à gogo, des touristes par dizaines (frais comme des gardons), nous accueillent ; nous sommes arrivées à la descente du funiculaire ! Pas de pause pour les aventurières, nous repartons en direction du pic de l’Est afin de profiter au mieux du sunrise (l’idée d’apercevoir le sunset a été abandonnée à mi-parcours). Petite démotivation tout de même à la suite d’une conversation avec un chinois, qui nous explique que nous n’atteindrons pas le sommet avant la nuit. Très vite nous reprenons le dessus, baroudeuses que nous sommes, nous avions pensé aux lampes frontales. Nous voilà reparties pour plusieurs heures de marche, les paysages sont de plus en plus spectaculaires et les marches de plus en plus terrifiantes. Après vingt litres d’eau perdus, nous arrivons enfin au pic de l’Est. Nous trouvons refuge dans une auberge qui, à notre grand désespoir, n’a ni douches, ni lavabos, ni même d’eau, partie remise pour la bonne douche chaude. Couchées 19h30.


            Debout à 6h après une nuit très fraîche (0°), nous grimpons les derniers mètres pour atteindre le sommet du sommet. Le sunrise se fait attendre mais nous assistons à un superbe spectacle, le soleil se levant au cœur des montagnes Taoïstes… Que d’émotions !! Ce spectacle fini, un pipi et c’est reparti pour une descente palpitante, les jambes flageolantes. Cette fois-ci un peu moins aventurières, et l’armée de terre cuite nous appelant, nous finissons la descente avec le télésiège.
            Après 1h de recherche d’un bus pour nous amener à Bingmayong (qui n’existe pas), nous négocions savamment un taxi. Nous arrivons à la « 8ème merveille du monde » selon Jacques Chirac, ce qui le plaça au second rang des dignitaires les plus appréciés par les chinois après Clinton. Cette merveille date de 231av J-C, elle est le fruit de l’imagination d’un autre mégalo, l’empereur Qin Shihuang Ling, qui à 13 ans, pour protéger son tombeau, l’encercla de plus d’un millier de soldats d’argiles de taille humaine. Nous bravons d’abord la foule de Chinois qui n’empêche pas notre émoi face au gigantisme de cette œuvre. Malgré ces regards de pierre, l’alignement et le grand nombre de soldats, donne l’impression d’une armée vivante prête à charger. Une sensation plutôt déstabilisante bien que cette armée ne bouge pas d’un cil. Nous nous enfuyons donc en courant à la recherche d’un bus nous ramenant au chaud chez notre cher couchsurfer.

Au programme de la soirée apéro chez Nilay en compagnie de Julie, une Française rencontrée à Pingyao. Petite virée en discothèque, où on assiste à un spectacle de techno danseuses légèrement vêtues, plus ou moins danseuses… Un crêpage de chignoises, dans les règles de l’art. Même les policiers de la discothèque n’arriveront pas à les démêler… après toutes ces querelles, nous décidons de changer de boîte, Nilay nous amène dans LA boîte de nuit de Xi’an où nous subissons pour la première fois de notre vie la discrimination raciale, ce soir c’est 100% yeux bridés (seule Béné a failli rentrer), nous ne sommes pas les bienvenues. Rien de tel qu’un bon Big Mac pour vous remonter le moral.

mardi 9 novembre 2010

Chine-Pingyao (région du Shanxi)

Lundi 8 novembre- Mercredi 10 novembre

Pékin nous a littéralement éreintées. La fatigue accumulée dans la cité pékinoise fut à la hauteur de son immensité, mais aussi du plaisir que l’on a pu prendre à l’arpenter. Bref, nous prenons le train pour Pingyao satisfaites de nous laisser conduire pendant 12h et pleines de projets pour nous occuper : écrire les articles du blog, trier les photos, se détendre et même dormir…
Ahahah, mais c’était sans compter sur la classe « hard-sit » et tout ce que cela comprend… Illustration :
-         « Siège dur », là ils nous avaient bien prévenues.
-         Entassement : ne pas sous-estimer la capacité des chinois à se coller-serrer
-         Sur classement : faute de places assises suffisantes, grand nombre de personnes passent le voyage debout, sur un petit coté de votre siège ou encore assis à vos pieds. Ne pas sous-estimer la capacité des chinois à pouvoir rester durant des heures, debout ou dans d’autres positions incongrues. Chapeau !!!
-         Proximité des toilettes : odeurs parfois peu supportables.
-         Crachats : ne pas sous estimer la capacité des chinois à cracher partout…même dans un train.
-         Mouvements : possibilité d’extension très réduite, empêchant ainsi la détente attendue.
-         Regards rivés sur le moindre de nos faits et gestes : l’ordinateur restera donc au chaud dans le sac.
-         Lumière allumée toute la nuit, mettant en péril notre repos.

Cependant, la fatigue nous envahissant, nos têtes le démontrant d’heure en heure, nous arrivons non sans peine à nous assoupir entre chaque arrêt.


Après cette petite nuit nous arrivons enfin à destination. Il est 5h du matin nous décidons de prendre un taxi direction l’auberge. Le réceptionniste nous accueille le visage ensommeillé mais souriant. L’auberge est située dans la vieille ville, dans d’anciens bâtiments très typiques, les chambres sont donc un peu fraîches (nous ne saurons jamais s’il y avait un chauffage caché à allumer…) mais peu importe la fatigue l’emporte…
Nous avons passé 3 jours à Pingyao dans l’idée de trouver repos : éviter les bus, les trains, la foule, le bruit, retrouver un certain équilibre dans un cadre très agréable. Pingyao est une petite bourgade miraculée au charme fou, à l’abri de ses célèbres murailles. Tous les éléments sont réunis pour accomplir notre mission.
Mission accomplie elle fut, nous dormons parfois jusqu’à 9h (tjrs un certain rejet psychologique de la grasse mat), nous flânons dans les petites rues typiques préservées de Mao, autour des temples et le long de la muraille. Le tourisme a malheureusement atteint cette contrée, les visites sont donc un peu chères, l’envie de ne rien faire l’emporte, il y a suffisamment à voir dans la ville. C’est donc le long de ces vieilles bâtisses que nous passons notre temps. Que du bonheur pour notre série de photo « wooo c’est pauvre… c’est beau !! » (déception tout de même à l’idée que le mur vert d’Anaïs ait disparu). Nos sorties deviennent exclusivement boulimiquo-gustativo-gastronomiques. Il y a tellement de choses à goûter, pas facile de résister face à tous ces bouiboui à l’air libre.
Entre 2 sessions dégustation, nous écumons les 2 pharmacies de la ville, à la recherche de médicaments. A ce stade du voyage, les orteils de Béné (on peut vous le dire maintenant, des champignons très rebelles ont débarqué depuis déjà Moscou, il est temps…) réclament un remède efficace. Et voilà notre Béné, toute ravie d’exposer son peton à la « pharmacienne » afin de tenter d’expliquer champignons en chinois, et bien ce n’est pas chose facile… Quant à Marion, après 3 jours à boiter a cause d’une crampe sacrément cramponnée au pied, elle se rend dans la pharmacie-cabinet médical-infirmerie digne du cabinet de Dr Queen. 3 en 1          , ici ils font tout. Le secret médical n’existe pas. Les consultations se déroulent au milieu de tous, et tout le monde s’en mêle. Il y a un coté pratique, en effet « l’ordonnance » passe directement de la main du Dr à celle de la pharmacienne, qui prépare de suite son remède. Armée de son ancienne balance, elle pioche dans ses tiroirs des plantes séchées plus secrètes les unes que les autres afin de concocter une potion magique. Nous restons bouche bée devant toutes ses manipulations ce qui fait beaucoup rire médecins et patients. Bon reste que Marion n’a eu le droit qu’à une crème antibio qui s’avéra, selon le net, totalement inadaptée à sa souffrance…

Pour clôturer ce séjour glande-détente, nous cédons à la pression de toutes ces boutiques de massages, nous tentant à chaque coin de rues depuis notre arrivée. Nous profitons donc d’un de ces fameux foot-massages, détente d’1 heure, chacune dans son canapé dégustant un petit thé au Jasmin. Le massage commence par un petit bain de pieds, les masseurs nous plongent les pieds dans un mélange étrange. Nos visages grimacent en même temps sous la douleur de l’eau bouillante. Mais nos masseurs n’en démordent pas et nous replongent les pieds dans ce bain bouillant. L’eau finie par refroidir et nous pouvons alors profiter de cette mixture. Béné un peu honteuse à cause de ses « bobos », tente d’expliquer à son masseur ses petits soucis afin de le mettre en garde. Marion elle, souhaite de toutes ses forces que son masseur soit meilleur magicien que le Dr. Malgré le manque de soin corporel possible, restant des femmes, toute nos pensées sont tournées vers l’état de pilosité de nos jambes, le foot-massage s’avère être aussi un mollet massage (d’ailleurs très douloureux pour certaines…). « ho no, il remonte à la cheville… Pas le mollet… naaannn…. » Et puis on s’y fait… comme on se fait à beaucoup de chose… et on se laisse foot-relaxer…

Nous quittons Pingyao le mercredi soir, encore plus en retard dans l’écriture du blog (mais c’est rudement long à écrire…), dans le tri des photos et dans nos brouillons de vie. Mais flûte qu’est-ce que ca fait du bien de ne rien faire !! 

samedi 6 novembre 2010

Chine-Beijing. Part 2

Du 4 au 8 novembre.
   
           Le quatrième jour a été notre journée « marché en tout genre ». Après une mise en route tardive (au moins 10h), nous enfourchons nos fidèles destriers Pékinois- vélo pour hommes pour Alice, selle manouch pour Marion et vélo trop petit, aux pédales tordues, pour Béné- et partons, sourire aux lèvres, s’engouffrer dans la folle circulation, direction le marché des antiquaires. Pour changer des jours précédents, la route se passe sans encombres (nous maîtrisons désormais Beijing) et nous frayons aisément un chemin entre ces milliers de vélos, scooters électriques, engins à trois roues et autres moyens de locomotion. Après une bonne heure de vélo, nous arrivons, avec les fesses en feu, au fameux marché.
         De nombreux stands sont étalés à même le sol, tous remplis d’objets plus ou moins authentiques, plus ou moins de bon goût, à des prix variables. Commence alors une longue errance entre ces milliers de « petit livre rouge », de produits tous affublés d’une tête de Mao (les chinois excellent dans l’exploitation du produit dérivé), affiches de propagande, montre Mao avec en guise de trotteuse le bras du grand Timonier, pièces anciennes (ou rudement bien fait, ils sont également forts dans l’art du vieux neuf)… Bref tous tentent d’attirer notre attention par un « Allo, very cheap ». Marion s’est fait refourguer une très gracieuse paire de lunette (on se demande encore s’il s’agit de lunettes de vue ou de soleil). Alice a fait l’acquisition de nombreuses pièces trouées et Béné s’est fait poursuivre par un vendeur de montre un peu enragé, suscitant l’attention de tous. On a donc fini par quitter les lieux, estimant s’être suffisamment fait arnaquer pour la journée.
           
            Après une petite pause à l’auberge nous repartons sur nos bolides en direction d’un tout autre type de marché, le Night Market. Ce petit marché propose des aliments en tout genre ; cocon de chenille, scarabée, petits insectes, serpents, et autres mets non identifiables. Nous sommes submergées par diverses odeurs plus ou moins plaisantes ou plus ou moins écœurantes. Nos papilles découvrent de nouvelles saveurs, une très bonne expérience, nous savons désormais que notre bouche et notre tête ne sont pas encore prêtes à accepter certains « aliments ».  Rien de tel qu’une bonne brochette de fruit caramélisée pour finaliser cette expérience. La promenade le long du marché nous a également donné l’occasion de faire la rencontre d’un nouveau genre de chinois, « l’arnaqueur de touristes ». Au détour d’un stand, un groupe de 3 jeunes nous a accosté sourire aux lèvres, avec une folle envie de faire la connaissance d’étrangers. Au début, joviaux, ils sont vite devenus dérangeants, nous pressant pour nous inviter dans un bar louche situé au dessus d’une boutique de cosmétique. On a fini par décliner l’offre un peu sèchement. C’est au retour que l’on a compris leur petit manège, en les apercevant au loin, accostant un groupe de touristes quarantenaires. Quel sort nous avaient-ils réservé ?? On l’a échappé belle.  

Le lendemain nous décidons de partir à la découverte de la fameuse grande muraille que l’on voit depuis la lune (info ou intox ?? intox selon Alice, snif). Encore une fois la « loose team » est en action, arrivées à la station de bus, impossible de trouver le bus qui nous emmène sur le bon tronçon du mur. Nous reportons alors notre ballade great wall à demain et partons vers le Palais d’été.
Ce modeste jardin de  290 hectares, 3000 édifices, 420 000 arbres, un lac de 220 hectares totalement artificielle fut offert par l’empereur Quialong à sa maman , qu’il devait beaucoup aimer. Petite balade au milieu de ces magnifiques paysages artificielles, encore une fois nous ne sommes pas les seules a venir admirer l’ampleur de l’amour d’un fils pour sa mère. Instant psycho : complexe d’Œdipe jamais résolu pour Mr Quialong… 

Le soir nous arrivons chez Luis, notre premier hôte de couchsurfing. Luis est un chinois d’une trentaine d’années, ingénieur en « je ne sais pas quoi », vivant plus ou moins avec sa môman (une sorte de Brigitte Bardot asiatique en fin de vie, baladant son bébé chien dans un sac plastique). Luis présente un physique légèrement disgracieux, il porte ses pantalons sans forme sous les aisselles et arbore systématiquement un petit gilet sans manche (tricoté mains) aux couleurs plus que douteuses. En bon chinois, Luis est une sorte d’hyperactif, qui court tout le temps (avec une façon toute particulière de courir : serrage de fesses, les bras le long du corps et hop je cours à tout petits pas vers les toilettes, la voiture …), mange vite et bruyamment, mais d’une générosité incroyable et étant aux petits soins avec nous (un peu embarrassant quand Luis vire sa môman du canapé pour qu’on s’y installe).C’est donc très naturellement qu’il nous propose de nous conduire en voiture à la muraille le lendemain, en bon morpions nous acceptons sans nous faire prier.
Nous embarquons donc le lendemain, Alice, Marion, Béné, Luis, Môman et bébé chien pour une escapade familiale. Et c’est parti, mon kiki !! Nous frôlons la mort pendant les deux heures de trajet, Luis n’ayant de toute évidence jamais passé son code de la route, il passe partout, le couloir de vélo, fait des queues de poisson, klaxonne, double dans un virage de montagne sans visibilité et sans feux, bref deux longues heures de serrage de fesses pour nous !!
Encore une fois en bon chinois, il disait connaître parfaitement la route mais s’est tout de même arrêter 8 fois pour demander son chemin. C’est donc en début d’aprem (alors que nous étions partis à 9h) que nous arrivons sur le site. Et là grande déception, c’est Eurodisney, des milliers de touristes, des stands souvenirs à gogo, et même la possibilité de redescendre du mur en toboggan, on est loin de l’authentique great wall.
Luis nous explique alors qu’il connait un autre endroit plus tranquille, on dit ok banco, en espérant y arriver avant la tombée de la nuit. Après quelques arrêts supplémentaires pour demander notre chemin, nous arrivons effectivement sur un bout du mur. Pas de touristes, pas de toboggan, bonheur !!! De plus la muraille a été joliment restaurée et on peut la voir courir sur les différentes montagnes environnantes. Nous nous lançons dans 3h d’ascension (sans Môman qui est restée en bas, sympa le dimanche en voiture !!). 3h de marche à la verticales, d’escalade parfois, de coup de vertige, suant un peu, beaucoup, râlant parfois, admirant le paysage, faisant des photos bien sûr et parfois crachant nos poumons, pendant que derrière Luis (pas en meilleure forme que nous) fume clopes sur clopes.

Le soir nous avions fixé un rendez-vous foireux à Laurianne et Gauthier (les français du lac Baïkal) sur un pont entre deux lacs quelque part dans Pékin. C’était pas gagné, et c’était sans compter sur les embouteillages, on est arrivé avec 2h de retard et ne les avons jamais retrouvé, étonnant !! On a donc fini dans un bar kitch avec comme fond musical, un trio de chinois, qui tentait tant bien que mal d’enflammer la salle. On s’est vite lassé, ne comprenant pas bien l’attitude de Luis dans un bar (journal en main, qui part s’acheter à manger, mais qui a paru déçu que nous partions si vite, encore une incompréhension franco-chinoise).
Cette première expérience de couchsurfing fut une vraie réussite. Luis a tenu à nous faire découvrir son pays (visionnage d’un film romantico-dramatico-typiquement chinois, dégustation du kebab à l’âne, expérimentation de la conduite à la chinoise), tout autant que de connaitre le notre.


Pékin, c’est trop bien.
Pékin, on y mange drôlement bien.
Beijing, ça swing.
Les hutongs en chantant ding, ding, dong.
Le vélo, c’est ca qu’il te faut!
Pékin sans vélo, c’est comme une journée au boulot (ah nan, c’est toujours mieux…)
Chinois tu es, crachat tu fais, mais sympa tu es !

vendredi 5 novembre 2010

Chine-Beijing. Partie 1

Lundi 01 novembre- dimanche 07 novembre

Après la nuit agitée passée dans le train, nous arrivons à Zamind-oude pour le passage de la frontière. Une fois sur le quai, c’est la précipitation générale, pourquoi les gens courent-ils ? Peu importe, nous courons aussi. On comprendra plus tard que plus vite tu te mets en route et plus vite tu passes la frontière. En effet une queue invraisemblable de pick-up et de bus en tout genre se forme rapidement, et notre chauffeur, à la conduite sportive, a néanmoins réussi à grappiller quelques places.
Ces 4h de passage de frontière, ont été l’occasion, d’avoir notre premier contact avec la population chinoise, aux mœurs légèrement différentes des nôtres : expectorations, crachats, volume sonore excessif et précipitations (mais toujours avec le sourire).

Après une petite halte à Erlian (cité chinoise aux plats très mongols), nous reprenons la route, à bord de notre car-couchette, direction Pékin. Nous finissons par arriver à 5h du matin, et hop nous sautons dans un taxi direction l’auberge. Non sans mal, notre prononciation en chinois s’avère vite incompréhensible pour l’autochtone, il a donc fallu une bonne quantité de mime pour réussir à se faire comprendre.

Les chambres n’étant pas encore disponibles à l’auberge, nous sommes donc parties pour 4h d’errance dans les rues de Pékin. Nous découvrons, un peu par hasard, le parc de la terre, non loin de notre auberge. Et là, hallucinations : des personnes âgées par centaines, s’adonnant à du « fitness sur musique traditionnel », du Taï-chi, du ruban, du diabolo amélioré, du lancer de petit projectile en plumes, de la calligraphie sur le sol à l’eau et au pinceau géant, du criquet… Et même une salle de gym en plein air « viens faire du vélo mamie, oh non je préfère le rameur… Regarde comme je suis souple… tiens si je me grattais le dos avec cet engin. » Bref on se sent bien ridicules, nous psychomot, face à ses papi-mamie bien plus souples et sportifs que nous.
Nous poursuivons la matinée par une petite visite du temple des lamas, situé non loin de notre auberge, il est constitué de plusieurs temples en enfilade, où s’amassent touristes et pratiquants. L’ouverture est à 9h, mais à 8h55 le parking est déjà blindé de cars de chinois, sur-enjoués et sur-motivés. (Toutes les régions de chine sont représentées dans les lieux touristiques et il est assez facile de les reconnaître car chaque minorité arbore son signe distinctif : casquette rouge, k-way jaunes, drapeau orange, « ne pas se perdre » est le mot d’ordre pour le touriste chinois).
Nous tentons de profiter de la visite, slalomant entre les différents groupes, entre les pratiquants du bâton d’encens, priant dans toutes les positions, parfois même en répondant au téléphone. Néanmoins la fatigue nous rattrape vite, et nous optons finalement pour une petite sieste. Petite sieste qui s’est rapidement transformée en vomito party pour Marion, et glande dans les canapés pour Alice et Béné.

Le deuxième jour, nous étions parfaitement reposées et prêtes à découvrir Pékin et sa légendaire Cité Interdite. (La visite de cette cité a été notre plus grande entreprise à Pékin. Pas seulement les 4h de visite, trouver l’entrée s’est avérée également compliquée et a nécessité plusieurs tentatives.)
Première tentative : En filles organisées, nous repérons préalablement la station de métro qui nous semble être la plus proche. Mais une fois sur place, il nous faut une bonne heure de marche et de flânerie pour apercevoir les murs de la cité, puis une seconde heure pour trouver la bonne entrée. Mais le temps file à vive allure, plus que 3h avant la fermeture, nous décidons d’un commun accord, qu’il serait dommage de bâcler cette visite.
C’est donc pleines de bonne volonté, d’optimisme que nous reportons la visite au lendemain. Nous nous dirigeons tranquillement, car notre journée est loin d’être finie, vers l’énorme place Tian’Anmen, où règne un mélange de communisme (des bâtiments imposants) et de révolution (en mai 1989, la place est occupée jour et nuit par les étudiants et contestataires). Après la lecture du routard, rubrique histoire de Chine, et apprentissage de quelques éléments sur le printemps de Pékin, nous décidons de poursuivre notre balade en bus direction les lacs du nord.
L’ambiance détendue et paisible qui règne dans ce quartier, les 4 lacs, les petites ruelles pleines de commerçants, les joueurs de cartes et les hutongs (maisons traditionnelles), nous donnent vite l’envie de louer un « tri-dem » (vélo à trois) pour flâner dans les rues. Expérience peu fructueuse, nous évitons de justesse des vélos, des pousse-pousses et des voitures. Au bout de 50 mètres, c’est donc à nouveau d’un commun accord, que nous décidons d’échanger notre bolide contre 3 vélos bien plus sécurisants.
Après une heure de vélo et un tour de lac, nous continuons notre route vers les lacs adjacents, où foisonnent les bars. C’est alors un spectacle de devantures lumineuses, de musique variée jaillissant des bars, et de cocktails à des prix imbattables. Mais en bonnes aventurières, plutôt que de se prélasser, nous poursuivons vers le lac Beihai, espérant trouver encore plus d’animation. Après 1h30 de marche (distance chinoise oblige), nous trouvons finalement le fameux lac, qui s’avère être un parc, fermé à cette heure de la soirée.
C’est donc très fatiguées, un peu agacées, mais avec toujours une folle envie de fêter notre arrivée en Chine, que nous sautons dans un taxi (en oubliant Béné sur le trottoir) pour aller dans LA rue des bars (rue incontournable selon le routard. Mais nous apprendrons plus tard grâce à Luis, que la rue en question a fermé, il y a deux ans). Nous l’avons cherchée en vain, et sommes rentrées toutes déçues à l’auberge.

Conclusion de cette première balade, Pékin est une ville immense où se mêlent des quartiers authentiques, des parcs, des lacs, bien différents de l’effervescence de la ville, de ses gratte-ciel, des vélos à foison qui pour la plupart ne suivent aucun code de la route.
La morale de la journée : Pékin c’est grand, désormais nous prendrons des vélos !!

            Le lendemain, Cité Interdite seconde tentative : nous arrivons tôt, prêtes pour la visite. Vient le temps de trouver les tickets d’entrée, l’aventure continue, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Après être passées 50 fois devant le guichet, avoir faits 3 allers-retours entre le portrait de Mao et la place centrale, on finit par comprendre que Palace Museum n’est pas un musée, mais bien la Cité elle-même !! Un peu agacées et audio-guide en main, nous commençons cette visite qui s’étend sur 960 m de long et 750 m de larges, 12 millions de briques pavent les cours et on compte près de 9000 pièces, vous dire que la visite a été longue. Avec pour couronner le tout, une incompréhension du fonctionnement de l’audio-guide : « Mais pourquoi elle parle ??... elle parle la tienne ??...Bah elle s’arrête… je crois qu’elle est en avance, il est où le jardin ?... J’en ai marre, elle parle trop et je le vois toujours pas ce jardin. » Bref la voix de l’audio guide nous a dévoilé certains secrets sur la famille impériale. Des histoires bien plus palpitantes et tumultueuses que les meilleurs épisodes de Dallas ou des feux de l’amour.

          Cette balade nous a ouvert l’appétit, c’est l’instant idéal pour gouter à la spécialité Pékinoise ; le canard laqué. Nous voilà donc reparties sur nos vélos à la recherche d’un resto à proximité. Au détour d’une petite rue nous avons cru trouver chaussure à notre pied, mais grosse arnaque ou grande incompréhension, les différents mets canardesques que nous espérions se sont transformés en 4 tranches de canards à rouler dans une crêpe de riz, le tout pour un prix exorbitant. Grande déception et ventres vides, nous avons terminé notre repas dans le bouiboui d’à coté.
          Ensuite, petite balade digestive dans un cadre plus qu’agréable, autour du lac Beihai cette fois ouvert. L’heure de l’apéro approchant nous partons redécouvrir les hutongs et nous arrêtons dans un bar reggae pour une dégustation de mojitos, attendue depuis plus d’un mois. A 1euro le mojito, nous en avons profité, petite soirée cocktails bien méritée.